Festival Premiers Plans | Critique : Nouveau monde

Après la chute de Kaboul au août 2021, Rohid, un jeune réfugié afghan à Paris doit trouver du travail pour envoyer de l’argent à sa mère rackettée et menacée de mort par les talibans.

Nouveau monde
France, 2023
De Vincent Cappello

Durée : 1h13

Sortie : –

Note :

JE RÊVAIS D’UN AUTRE MONDE

Les premières vives images de Nouveau monde donnent une illusion documentaire. Les propos du personnage principal sont édifiants :  » Tout le monde se fout de notre vie… Toutes les portes du monde sont fermées et nous avons honte d’être Afghans ». Malgré ses racines documentaires, Nouveau monde est une fiction – c’est aussi le premier long métrage du Français Vincent Cappello. Le film est un drame social qui raconte le sort terrible réservé à un jeune Afghan réfugié à Paris – et le sort d’autres réfugié.e.s derrière lui.

Cappello décrit l’exploitation et l’humiliation, son héros blessé raconte le bruit des balles, une voix d’enfant évoque une mère qui risque d’être exécutée par les talibans. Nouveau monde n’élude pas la cruauté du quotidien, mais il ne s’agit jamais de poverty porn. L’une des principales réussites de cet humble long métrage est d’éviter la trajectoire misérabiliste, tout en réussissant à traduire les difficultés de son protagoniste.

Le cinéaste fait le pari du minimalisme avec ce film court (73 minutes), au déroulement assez épuré. Rohid a déjà des montagnes à affronter, pas besoin de créer de toute pièce d’autres antagonismes qui sonneraient comme des effets dramatiques agrafés à son histoire. Celle-ci, comme l’indique le titre, décrit les contours incertains d’un nouveau monde : définir la joie et la tristesse dans un cours de français, se souvenir de chorégraphies de Bollywood ou de matchs de MMA, être considéré et regardé (par une artiste, par une femme). Ce regard humain et sans mièvrerie est l’un des atouts de cet attachant premier essai.

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par Nicolas Bardot

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