Entretien avec Pangina Heals

Pangina Heals est la drag queen la plus populaire de Thaïlande. Elle est également la co-présentatrice de Drag Race Thailand, déclinaison thaïlandaise du show culte de RuPaul. Et en termes de créativité et de grain de folie, cette version alternative n’a rien à envier à son modèle. Pangina y crève l’écran à chaque épisode ; qu’il s’agisse de ses looks fous et flamboyants, de son exigeante bienveillance de maman et de son enthousiasme communicatif : il est impossible de ne pas aimer Pan-Pan. Elle est notre nouvelle invitée de ce focus spécial à l’occasion du Mois des Fiertés.

Le cinéma est-il une source d’inspiration de votre drag ? Des icônes vous ont-elles servi de référence ?

J’adore par-dessus tout Marilyn Monroe. C’est une telle icône, je suis obsédée par son visage. J’adore tout l’âge d’or du glamour hollywoodien, jusqu’aux comédies musicales et je pense que Chicago est le film qui m’a rendue gay. J’adore Marlene Dietrich, Judy Garland, toutes ces femmes fortes. Bette Midler ! Mae West !

Si vous aviez carte blanche, quel acteur ou quelle actrice de cinéma souhaiteriez-vous relooker en drag queen?

Votre question me fait penser au fait que la transformation à mes yeux la plus iconique d’une star en drag, c’est Kylie Minogue faisant Marlene Dietrich. C’est du drag, et cela prouve que le drag ne se soucie pas de votre genre ou votre sexe. C’est l’aspect transformation qui m’excite le plus. En ce sens, je rêverais de relooker en drag absolument quiconque me laissera toucher son visage.

Y a t-il un film dans lequel vous auriez rêvé de jouer en drag ?

J’ai toujours aimé les rôles de mère, ou de sœur de quelqu’un en difficulté. Mais pour être une bonne drag queen, il faut être capable de jouer n’importe quel rôle qu’on vous donne. Là je pense par exemple au rôle-titre de Priscilla, folle du désert, qui serait super à jouer.

Nous célébrons cette année les 50 ans de Stonewall. En quoi votre drag est-il politique à vos yeux ?

Le drag est politique car le privé est politique. Je crois profondément en cela. Le drag, c’est être moi-même. Et la visibilité est une chose essentielle. C’est mon travail, je divertis les spectateurs et le rire est le meilleur des médicaments. Je soigne les gens, et c’est de là que vient mon nom, Pangina Heals (du verbe to heal, guérir, ndlr). Le drag est politique tout simplement par sa nature genderfuck. Mettre une perruque, c’est dire « allez vous faire foutre ». Mettre une robe, faire face à la société, n’éprouver aucun remords car on ne fait rien de mal, c’est parfaitement politique.

Quel est votre film queer préféré ?

Priscilla, folle du désert de Stephan Elliott, Paris is Burning de Jennie Livingston, Madame Doubtfire de Chris Columbus et la série télévisée Pose.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 6 juin 2019.

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