Entretien avec Bridget Moloney

Après Travis Wood et Miu Nakata (dont vous pouvez voir les courts en ligne), suite de notre focus spécial dédié aux meilleures découvertes parmi la sélection courts métrages du Festival SXSW. Blocks de l’Américaine Bridget Moloney raconte le quotidien d’une maman qui se met à vomir… des briques de LEGO. Parentalité et charge mentale prennent la forme d’un fable surréelle, mise en scène avec des couleurs éclatantes par la cinéaste. Le résultat est ludique et brillant. Bridget Moloney est notre invitée de ce Lundi Découverte !


Quel a été le point de départ de Blocks ?

Le point de départ de Blocks a été une image de ma mère que j’avais en tête, débarrassant les couverts du petit déjeuner, puis vomissant spontanément des LEGO avant de les rincer et de les ranger. Ça m’a semblé être une bonne métaphore visuelle de la parentalité.

L’utilisation des couleurs dans Blocks est remarquable. Comment avez-vous abordez le traitement visuel de votre film ?

Merci ! C’est la chose la plus stylisée que j’aie filmée à ce jour. Je voulais vraiment une palette restreinte de couleurs. Pour la plupart des gens avec des jeunes enfants, la maison ne reflète plus vraiment leur goût personnel et finit par ressembler à un bric-à-brac de bazar d’enfant. Et ce bazar se caractérise généralement par ses couleurs vives, avec des objets souvent en plastique. Je voulais m’assurer qu’on ressente bien cela. Qu’il s’agit d’une femme adulte qui, auparavant, avait son propre espace – mais plus maintenant.

Il y a une approche assez surréelle de sujets quotidiens, réalistes dans Blocks. Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre ces différents tons pour raconter l’histoire de cette mère ?

Je pense qu’être parent est surréel. J’ai deux jeunes enfants (de 6 et 3 ans) et je m’émerveille souvent de voir à quel point cette phase de la vie est bizarre, pas seulement le fait biologique d’avoir un enfant, mais les effets psychologiques de se sentir responsable de quelqu’un, la terreur existentielle, la crainte que cela crée ou du moins que cela fait remonter. Je voulais trouver une manière visuelle d’exprimer ces sentiments.

Quels sont vos cinéastes favoris et/ou qui vous inspirent ?

J’adore le travail de Amy Seimetz, Spike Jonze, Hiro Murai, Rachel Lee Goldenberg, Miranda July, Ben Sinclair, Katja Blichfeld et Spike Lee.

Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de découvrir un nouveau talent, quelque chose d’inédit à l’écran ?

Les autres réalisatrices de l’atelier de mise en scène pour réalisatrices de l’AFI m’ont tellement inspirée ! J’adore leur travail et leur point de vue. Robin Cloud, Ashley Eakin, Nikki Taylor-Roberts, Marie Jamora, Lara Panah-Izadi et Tiffany Frances.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 17 juin 2020. Un grand merci à Kate Chamuris.

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