Critique : The Cloud in Her Room

L’ancien appartement des parents de Muzi est toujours là. Un lit, une chaise abandonnée, une fenêtre abimée – les restes d’une relation qui a évolué. Son père a fondé une nouvelle famille, sa mère a des amis à l’étranger ; il semble que seule Muzi se soucie de cet endroit. Et elle erre dans ce passé totalement figé…

The Cloud in Her Room
Chine, 2020
De Zheng Lu Xinyuan

Durée : 1h38

Sortie : 22/12/2021

Note :

DANS LES NUAGES

Couronnée en début d’année au Festival de Rotterdam, la Chinoise Zheng Lu Xinyuan signe son premier long métrage avec The Cloud in Her Room. Il y a du tonnerre dans The Cloud, des éclairs qui illuminent l’image – le film ressemble assez à cela. Zheng Lu Xinyuan fait des choix esthétiques forts, ceux-ci témoignent d’un regard qui ne manque pas de personnalité. Le récit de la solitude de son héroïne, qui essaye de se reconnecter à sa famille, à un lieu, à une mémoire, pourrait ressembler à d’autres – The Cloud in Her Room, précisément, est assez unique.

Le récit de The Cloud est construit de manière impressionniste. On y déambule, comme dans cette scène où un chemin nocturne est éclairé à la lanterne. La structure est à la fois embrouillée et poétique, de ce mélange de défauts et qualités nait un étrange onirisme. Des plans stupéfiants sont tournés sous l’eau. Des mariés émergent de la brume. La radicalité narrative qui flirte parfois avec une certaine austérité est contrebalancée par la générosité esthétique.

Car si dans The Cloud in Her Room la ville est vide, les sentiments eux sont pleins. Zheng Lu Xinyuan essore l’émotion véhiculée par chaque image, jusqu’à les montrer en négatif, jusqu’à filmer un baiser en infrarouge. Comme si elle prenait le pouls de ses protagonistes. Voilà un vrai talent à suivre.

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par Nicolas Bardot

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