Festival de Busan | Critique : Tengiz

Tengiz épouse Madiyar. Elle est contrainte de faire un enfant avec lui dans le mois qui suit leur mariage. Mais les désastres vont s’enchainer dans la vie de la jeune femme…

Tengiz
Ouzbékistan, 2021
De Mansur Abdukhalikov

Durée : 1h23

Sortie : –

Note :

FACE A LA MER

Tengiz, titre du second long métrage de l’Ouzbek Mansur Abdukhalikov, signifie mer. C’est également le nom de l’héroïne, et c’est pourtant ce qui est totalement absent des premières images du film, montrant des terres arides sans la moindre goutte d’eau. La bande son néanmoins invite les vagues à l’écran, et  l’on croise plus tard un bateau échoué comme une étrange image surréelle. La mer, en fait, s’est retirée et il ne reste plus aujourd’hui qu’un désert sec.

C’est le décor à la fois très concret et parfaitement métaphorique dans lequel se déroule le long métrage. Tengiz raconte un drame ; on pourrait presque parler d’un ultra-drame qui ressemble à une damnation. Le montage au début du long métrage semble vouloir nous prévenir, avec des images d’un traumatisme en cours – une prémonition. Le sort de Tengiz serait-il déjà scellé ?

Mansur Abdukhalikov filme la succession d’épreuves qui s’abattent sur la pauvre jeune femme. Cela pourrait avoir la complaisance du poverty-porn mais le film a l’aspect d’une fable, une humilité et une simplicité qui lui donnent une respiration. Tengiz a un cœur de lionne et l’épreuve qui s’offre à elle est autant physique que spirituelle. S’il y a une forme d’austérité dans le récit de Abdukhalikov, il y a aussi une générosité mélodramatique et une force cathartique. C’est un moyen d’incarner l’émancipation possible de son héroïne, sans la condamner au drame pour le drame. Dévoilé en première mondiale à Busan, le film a une dimension naïve qui n’est pas un défaut.

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par Nicolas Bardot

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