Busan 2020 | Critique : Swimming Out Till The Sea Turns Blue

Ce documentaire se déroule dans la région d’origine du cinéaste où trois écrivains – Jia Pingwa (La Capitale déchue), Yu Hua (Vivre !, Brothers) et Liang Hong (Si la Chine était un village) – parlent de littérature et dessinent en creux 70 ans d’Histoire de la Chine.

Swimming Out Till The Sea Turns Blue
Chine, 2019
De Jia Zhang-Ke

Durée : 1h52

Sortie : –

Note :

AU NOM DE LA TERRE

La riche œuvre du Chinois Jia Zhang-Ke alterne depuis des années fictions (Plaisirs inconnus, Still Life ou plus récemment Les Éternels) et documentaires (Useless, 24 City, I Wish I Knew). L’un des points communs de certains de ces longs métrages est qu’ils ont, comme Xiao Wu, artisan pickpocket, Platform ou Au-delà des montagnes, été tournés dans sa région natale du Shanxi. Le réalisateur y a fondé un festival de cinéma, mais aussi un festival littéraire. Jia retourne à nouveau « chez lui » pour son nouveau documentaire intitulé Swimming Out Till the Sea Turns Blue.

De grands noms de la littérature chinoise sont passés par ce festival, comme Mo Yan, Su Tong ou Ge Fei. Jia choisit de s’intéresser plus particulièrement à trois d’entre eux, qui sont aussi trois auteurs de générations différentes : Jia Pingwa (La Capitale déchue), Yu Hua (Vivre !, Brothers) et Liang Hong (Si la Chine était un village). Tous les trois s’épanchent, beaucoup, longuement, et le film donne régulièrement l’impression de se disperser au fil de discussions parfois décousues.

Swimming Out Till the Sea Turns Blue, finalement, ne parle pas tant de littérature que de conditions qui permettent la littérature. Chacun évoque l’acte d’écrire selon un contexte historique, économique, familial donné. C’est ce portrait de la Chine qui est dessiné en creux , et qui se penche avec attention sur le passé. Swimming Out Till the Sea Turns Blue s’ouvre sur des visages d’anciens, sur de vieux enregistrements musicaux, sur des statues figées dans le temps, sur des images d’opéra chinois traditionnel. Le festival co-créé par Jia Zhang-Ke célèbre une création contemporaine tout à fait vivante, mais le film parle avant tout de l’origine de cette création – cette terre natale qui même quand on la quitte, telle que la désigne Jia Pingwa, reste une « terre de sang ».

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par Nicolas Bardot

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