Critique : Sirocco et le royaume des courants d’air

Juliette et Carmen, deux sœurs intrépides de 4 et 8 ans, découvrent un passage secret vers Le Royaume des Courants d’Air, leur livre favori. Transformées en chats et séparées l’une de l’autre, elles devront faire preuve de témérité et d’audace pour se retrouver. Avec l’aide de la cantatrice Selma, elles tenteront de rejoindre le monde réel en affrontant Sirocco, le maître des vents et des tempêtes… Mais ce dernier est-il aussi terrifiant qu’elles l’imaginent ?

Sirocco et le royaume des courants d’air
France, 2023
De Benoit Chieux

Durée : 1h20

Sortie : 13/12/2023

Note :

MOI JE SUIS COMME LE VENT

Comme l’Alice de Lewis Carroll, Juliette et Carmen sont deux fillettes trop agitées pour tenir sagement en place, et qui vont tomber par hasard sur (et même dans) un passage secret vers un monde imaginaire. Une fois passé l’étape de la découverte émerveillée, comment les deux héroïnes vont elles retrouver le chemin de leur propre monde ? Le récit initiatique de Sirocco et le royaume des courants d’air est archétypal. Or l’archétype n’est pas le cliché. Mis en valeur par sa durée modeste, le scénario coécrit par Benoît Chieux (Tante Hilda!) et Alain Gagnol sait éviter les passages trop attendus (ici il n’y a pas nécessairement de morale finale). Même en restant sur ses rails, il parvient plutôt élégamment à varier les registres, passant sans heurt du gag à la mélancolie.

Néanmoins, c’est surtout visuellement que le film déploie son charme, et ce grâce à un style graphique situé au confluent de deux héritages. D’un coté la ligne claire belge, dont les aplats de couleurs créent un réalisme doux et accueillant. De l’autre un bestiaire merveilleux sorti de l’imaginaire japonais, avec ses objets animés et animaux anthropomorphiques qui ressemblent à des Yokai en peluche. Les clins d’œil à Miyazaki sont nombreux (à commencer par le personnage de Sirocco, caché derrière son grand chapeau comme la Sorcière des Landes du Château ambulant), mais n’empêchent pas l’ensemble de trouver son propre équilibre rêveur entre Belgique et Japon. Voilà un joli petit film dont la forme donne l’impression de franchir, comme ses protagonistes, un pont entre deux mondes.

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par Gregory Coutaut

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