Critique : Retour à Séoul

Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.

Retour à Séoul
France, 2022
De Davy Chou

Durée : 1h59

Sortie : 25/01/2023

Note :

FREDDIE SORT DE LA NUIT

« Bienvenue » : le mot qui ouvre la première scène de Retour à Séoul est la première chose que Freddie entend en Corée du Sud, pays dont elle est originaire et où elle se rend pour la première fois de sa vie de jeune adulte. De ce pays, elle ne connaît pas grand chose, ni la musique populaire ni même la prononciation exacte de son prénom, et pourtant les amis qu’elle ne tarde pas à se faire sont formels : son visage possède les traits de la Corée ancienne et ancestrale. Retour à Séoul déjoue rapidement les archétypes sur les retrouvailles avec ses racines : Freddie est effectivement la bienvenue, accueillie avec une simplicité chaleureuse, mais une solitude retorse en elle l’empêche d’en profiter.

Il y a une double réussite à l’œuvre dans Retour à Séoul. D’une fierté adolescente mal placée qui la rend parfois difficilement aimable, Freddie est un personnage étonnant de contradictions, écrit par le réalisateur et scénariste Davy Chou avec un art de la nuance qui mérite d’être applaudi. Un succès qui trouve écho dans l’impressionnante performance de Park Ji-min. Crédible aussi bien en grande enfant godiche qu’en jeune femme fatale, cette dernière est l’une des meilleures révélations de l’année.

Si Freddie semble se forcer à avoir l’air sûre d’elle au moment de trouver son équilibre entre deux cultures, Retour à Séoul est un film qui maîtrise avec une aisance remarquable le va-et-vient entre des énergies différentes. Choyés par des gros plans colorés, les personnages sont entourés de chansons d’amour et pourtant le film évite tout sentimentalisme facile. Le scénario n’a pas peur des virages cassants, et pourtant le résultat demeure poignant de À à Z. Sans se forcer à appliquer les codes du mélo, sans jamais gommer ses aspérités, Retour à Séoul parvient à être un formidable mélo.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Gregory Coutaut

Partagez cet article