Élevé dans la foi, Vural est un père de famille qui mène une vie honnête. Il possède pourtant secret : il fréquente en cachette Sonay, une jeune femme en situation irrégulière.
Pure White
Turquie, 2021
De Necip Çağhan Özdemir
Durée : 1h38
Sortie : –
Note :
PHOTO CONTRASTÉE
Dans la compétition turque du Festival d’Antalya, on a pu voir un nombre remarquable de drames réalistes où des hommes ambigus font face à des dilemmes moraux. Traitée de façon plus ou moins ambitieuse (Les Promesse d’Hasan), absurde (Kerr), élégante (Between Two Dawns) ou terre-a-terre (The Cage), cette thématique parait presque inévitable dans le panorama du cinéma d’auteur turc contemporain. Pure White s’inscrit de A à Z dans cette lignée, mais si ce film du cinéaste Necip Caghan Ozdemir ne peut pas se targuer d’une originalité folle, cela ne le rend pas inintéressant pour autant.
Fils, mari et père honnête, Vural semble vivre une vie digne et sans histoire. Il fréquente pourtant une jeune femme en attente de visa. Leur relation est tendue, presque sauvage, quelque chose cloche. Vural a beau travailler comme photographe dans la boutique familiale, il a du mal à regarder la réalité en face.autour de lui, les signes s’accumulent, telles ces étranges fissures dans le mur. Un événement brutal va rapidement le pousser à faire face à ses contradictions, ou à s’enfoncer dans le mensonge.
Filmé à la fois comme un drame et un film policier (Pure White possède la fluidité narrative de l’un et le rythme de l’autre), le long métrage bénéficie dans son relief familier de quelques petites surprises appréciables. La principale d’entre elles étant le fait que le protagoniste ne se contente pas d’être ambigu, c’est un connard ordinaire. Voilà la relief le plus inattendu du film, nous mettre du côté de son protagoniste lâche, dans une rafraichissante absence de morale. La vie de Vural n’est ni noire ni blanche, mais c’est quand le film s’amuse à aller joyeusement vers le gris le plus foncé qu’il fait le plus mouche.
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par Gregory Coutaut