Critique : Okko et les fantômes

Seki Oriko, dite OKKO, est une petite fille formidable et pleine de vie. Sa grand-mère qui tient l’auberge familiale la destine à prendre le relai. Entre l’école et son travail à l’auberge aux cotés de sa mamie, la jeune Okko apprend à grandir, aidée par d’étranges rencontres de fantômes et autres créatures mystérieuses !

Okko et les fantômes
Japon, 2018
De Kitarô Kôsaka

Durée : 1h35

Sortie : 12/09/2018

Note : 

On a tôt fait de désigner chaque nouveau réalisateur d’animation venu du Japon comme le « prochain Miyazaki ». Mais s’il y en a un qui mérite bien le titre d’héritier du maître des studio Ghibli, c’est Kitarô Kôsaka. Si son nom n’est pas encore connu (Okko et les fantômes est son tout premier long métrage, à 56 ans!), Kôsaka est déjà passé par la Quinzaine des réalisateurs avec le moyen métrage Nasu, un été andalou en 2003, et surtout cela fait de nombreuses années qu’il collabore de près à Miyazaki : depuis Nausicaä en 1984. C’est d’ailleurs Miyazaki lui-même qui a convaincu Kôsaka d’adapter le roman à succès Wakaokami wa Shogakusei!, titre que l’on pourrait traduire par « la patronne est en primaire ! », ce qui ferait un excellent slogan syndicaliste.

Okko et les fantômes est un récit d’une grande douceur, ainsi que – et ce n’est ici pas forcément un défaut – d’une grande simplicité. Okko et les fantômes est un conte. C’est à dire tout d’abord qu’il puise dans le folklore et la couleur locale. Avant même l’apparition des fantômes du titre, l’attention toute particulière apportée à la représentation de la nourriture et du confort douillet de cette chaumière de mère-grand à de quoi donner l’eau à la bouche. Sous le trait presque familier de Kôsaka, ce cadre de vacances de rêves pourrait presque suffire à lui tout seul. Et qui dit conte dit également événements surnaturels. Enfantins et fantaisistes, les fantômes en question sont eux aussi une source de réconfort plus que de stupeur: de la chipie hautaine au casse-cou gaffeur, chaque personnage secondaire obéit également aux archétypes du genre.

Là où Okko et les fantômes révèle le mieux sa personnalité, c’est dans sa manière délicate de parler du deuil chez et pour de jeunes enfants. Alors même que l’apprentissage d’Okko débute dans des circonstances tragiques, le film fait preuve d’un élégant sens de l’ellipse, sans prendre non plus ses spectateurs en herbe pour plus naïfs qu’ils le sont, et sans perdre de vue son espièglerie. Au final, avec douceur et bienveillance, ce sont les morts qui viennent danser autour des vivants pour aider ces derniers à vivre ensemble.

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par Gregory Coutaut

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