Berlinale | Critique : Memoryland

Trois récits reliés entre eux par le thème du deuil et ce qu’on fait des morts.

Memoryland
Vietnam, 2021
De Kim Quy Bui

Durée : 1h39

Sortie : –

Note :

A CORPS PERDU

Memoryland, second long métrage de la Vietnamienne Bui Kim Quy, a été inspiré par un événement personnel – le décès et les dernières volontés du père de la réalisatrice. C’est un récit intime mais également universel sur le deuil, le chagrin, la mort et surtout la façon de traiter les morts. Le film est composé de trois segments avec des ponts jetés des uns vers les autres et des questionnements communs, des plus concrets aux plus spirituels.

Le long métrage peut tout aussi bien s’aventurer dans l’au-delà que dans le portefeuille de ses protagonistes – car la mort a un coût. C’est l’approche ordinaire et tangible de la cinéaste qui décrit là un événement du quotidien, avec ce qu’il implique. Que vaut une vie aux yeux d’une famille endeuillée, ou aux yeux d’un employeur ? Faut-il privilégier l’enterrement traditionnel à la crémation ?

Derrière ces considérations, Bui Kim Quy raconte avec élégance ceux qui s’apprêtent à partir ou sont déjà partis, et dépeint des lieux vidés mais encore incarnés. A nos yeux, la dimension symbolique et poétique du récit se perd un peu dans la structure parfois confuse du film, mais à l’image de cette scène de brume formant un mur au bord de l’eau, Memoryland est habité par un mystère au ton singulier.

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par Nicolas Bardot

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