Berlinale 2019 | Critique : Leakage

Une femme se met à produire du pétrole qui sort de son corps.

Leakage
Iran, 2018
De Suzan Iravanian

Durée : 1h45

Sortie : –

Note : 

LA REINE DU PÉTROLE

Voilà un premier long métrage au pitch particulièrement intrigant. Une femme se met à produire du pétrole qui sort de son corps – ce pourrait être le postulat d’une farce surréaliste. Il est difficile, et c’est une précieuse qualité, de mettre une étiquette nette désignant le genre de Leakage. C’est un épais mystère, c’est un drame politique, c’est un décalage parfois aux portes du drolatique. « Rien n’est étrange là où nous vivons » dit-on dans le film – alors pourtant que tout ici semble étrange.

Une affiche vue dans Leakage encourage les gens à investir sur eux-mêmes. C’est une belle perspective pour l’héroïne du premier film de l’Iranienne Suzan Iravanian. Mais comment qualifier son don ? La fable politique de Leakage est celle d’une femme en souffrance, une femme à exploiter, et qui, au fond, cherche à tout prix à fuir l’Iran. Dont les motivations, dans ce quotidien morne, semblent même déclencher un tremblement de terre. Visuellement brut, le film, du point de vue narratif, semble se perdre en cours de route. Du mystère on passe au cryptique jusqu’au nébuleux. Mais si le récit patine, le long métrage conserve sa singularité. On garde en mémoire le nom de sa réalisatrice plutôt prometteuse.

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par Nicolas Bardot

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