Les vacances confortables de James et Em sont bouleversées lorsqu’un accident fatal survient et révèle l’horreur qui les entoure.
Infinity Pool
Canada, 2023
De Brandon Cronenberg
Durée : 1h58
Sortie : –
Note :
VACANCES SUR ORDONNANCE
Un couple d’Américains jeunes, riches et beaux se rend en vacances quelque part en Europe (ou ailleurs ? L’action se déroule dans un pays imaginaire possédant son propre alphabet). Bulle de confort coupée de la dure vie des autochtones, leur hôtel de luxe au bord de la mer n’est peuplé que d’étrangers aussi superficiels qu’eux. Les coupes de champagne s’enchaînent tandis qu’à l’extérieur de la propriété, la menace gronde ; la mise en place d’Infinity Pool est fort prometteuse.
Le scénario va-t-il suivre la piste archétypale du cinéma de genre nord-américain qui veut qu’une terre étrangère soit forcément un danger pour les pauvres touristes ? Va-t-il privilégier la piste d’une satire sur la lutte des classes à la Sans filtre ? Le ton sera -t-il cruel ou sulfureux ? La réponse s’avère encore différente, et le récit a au moins le mérite d’être difficile à prévoir. Hélas, cela est dû au fait que les virages de son scénario ne sont pas tant inattendus que très arbitraires.
Infinity Pool possède un grand potentiel grotesque, et c’est un compliment. Car ici tout le monde a l’air de sortir d’un soap opera américain, le décor possède une beauté artificielle et les coups de théâtre du scénario sont outranciers à souhaits. La recette aurait pu être réussie si Brandon Cronenberg ne faisait pas preuve d’une telle absence d’humour. On dirait par moments que le cinéaste cherche à retranscrire la recette de The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, mais il ne possède pas ce qui rend l’œuvre de ce dernier si particulière : l’ironie.
Avec une remarquable incapacité à saisir la dimension camp de ce qu’il a sous la main, Brandon Cronenberg gâche rapidement le potentiel de son film, aggravant ce qui était déjà la limite de son précédent long métrage, Possessor. Les scènes de sexualité fantasmée deviennent ringardes plus que troublantes. Le trait épais de sa parabole sur le capitalisme hédoniste devient gênant tant l’ensemble se prend au sérieux. La seule à parvenir à nous faire avaler cette grosse pilule est Mia Goth. Davantage que Cronenberg, qui semble plus intéressé par ses jolis gimmicks stroboscopiques que ses acteurs, c’est elle qui comprend à quoi devrait aurait dû ressembler le film depuis le début.
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par Gregory Coutaut