Berlinale | Critique : Hygiène sociale

Les pérégrinations d’Antonin, bon vivant philosophe et délinquant, autour duquel gravitent son épouse, sa sœur, une perceptrice d’impôts tenace, une belle amoureuse et l’une de ses victimes.

Hygiène sociale
Canada, 2021
De Denis Côté

Durée : 1h16

Sortie : –

Note :

ESTHÈTE A CLAQUES

Des personnages sont plantés dans un décor grandiose : forêt, montagnes, ciel et nuages à perte de vue. Ils sont en costumes, lui est un dandy, les différentes femmes qu’il croise ont quelque chose à lui dire et le film jouera la partition de la comédie non-sensique. Les protagonistes sont plantés comme on l’a dit, à distance (mais ce choix esthétique et narratif précède les mesures de distanciation sanitaire). Rapidement figés, rapidement empaillés, comme nous mortifiés et momifiés devant cette épreuve de force.

Il pourrait y avoir quelque chose de séduisant dans ce pari conceptuel. Mais la logorrhée dans Hygiène sociale nous paraît plus incontinente que malicieuse, et ledit concept théâtral, avec ses protagonistes qui déclament et ses scènes répétées, ressemble avant tout à de très pénibles simagrées. « Je ne vois que ta complaisance et ton cynisme », entend-on dans le film – on ne sait guère quelle distance critique le cinéaste prend ou non avec cette réplique. Comme d’habitude, le décalage chez Côté est réclamé, surligné, annoncé par un bandeau déroulant et fier de lui en bas de l’écran. Tous les humours sont dans la nature, mais Hygiène sociale nous a paru aussi drôle que des allumettes enfoncées sous les ongles et sa vacuité nous donne le vertige.

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par Nicolas Bardot

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