Critique : Gagarine

Youri, 16 ans, a grandi à Gagarine, immense cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, Youri décide de rentrer en résistance. Avec la complicité de Diana, Houssam et des habitants, il se donne pour mission de sauver la cité, devenue son « vaisseau spatial ».

Gagarine
France, 2020
De Fanny Liatard & Jérémy Trouilh

Durée : 1h38

Sortie : 23/06/2021

Note :

DERNIÈRES NOUVELLES DU COSMOS

Le nom de la cité banlieusarde filmée par Fanny Liatard & Jérémy Trouilh renvoie au cosmonaute russe, qui fut le premier homme à effectuer un vol dans l’espace. L’utopie spatiale des années 60 s’est quelque peu crashée dans ce premier long métrage qui raconte la future destruction du bâtiment. Mais avec lui, que détruit-on ? Quelle mémoire les murs ont-ils ? Quel portrait faire d’une communauté formée dans ce lieu ?

L’étiquette du film de banlieue est réductrice et de toute façon, Gagarine y échappe. Cette banlieue rêveuse-là, on la voit rarement à l’écran. Cette dimension onirique a quelque chose de politique dans la représentation faite par Liatard et Trouilh. Les jeunes cinéastes, qui signent ici leur premier long métrage adapté de leur propre court, savent peu à peu construire un mystère autour du désir que peuvent avoir les personnages de décoller du réel.

Gagarine, à nos yeux, aurait pu se passer de certains symboles, le film étant déjà assez lisible. Mais il fonctionne aussi assez bien sur un ton naïf. Un mélange plutôt touchant d’espoir et de bienveillance. Si le long métrage peut parfois verser du côté d’un certain sentimentalisme, c’est précisément son approche sentimentale qui fait mouche.

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par Nicolas Bardot

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