Berlinale 2019 | Critique : And Your Bird Can Sing

Le personnage principal sans nom, « Je », travaille dans une petite librairie dans la banlieue d’une ville du nord du Japon et partage un appartement avec son ami Shizuo. Sachiko, sa collègue libraire est en couple avec le manager de la librairie qui est plus âgé qu’elle. Cependant elle se découvre des sentiments pour « Je » et décide alors de rompre avec son manager. Quand Shizuo rencontre Sachiko, lui aussi commence à éprouver de l’affection pour cette dernière.

And Your Bird Can Sing
Japon, 2018
De Sho Miyake

Durée : 1h46

Sortie : –

Note : 

NUIT MAGIQUE

Décédé prématurément en 1990, l’auteur japonais Yasushi Sato a inspiré récemment plusieurs de ses jeunes compatriotes au cinéma : Kazuyoshi Kumakiri pour le film-choral Sketches of Kaitan City, Mipo O pour le drame The Light Shines Only There ou Sho Miyake pour ce And Your Bird Can Sing. Si le récit initial se déroulait dans les années 80, Miyake le déplace sans mal aujourd’hui pour parler d’une jeunesse très contemporaine. Proche de lui, et de là où il a grandi.

And Your Bird Can Sing est un récit d’apprentissage – à moins qu’il ne s’agisse d’un récit où les personnages n’apprennent rien du tout. « Tu es totalement inutile« , lance t-on sur le lieu de travail. Un travail auquel semble t-il on ne tient pas vraiment. Sho Miyake fait le portrait d’une jeunesse qui doit prendre ses responsabilités – mais qui ne semble pas savoir par quel bout commencer, ni pourquoi. C’est un beau film de nuit, et les protagonistes ne paraissent d’ailleurs jamais autant s’exprimer que la nuit, enveloppés d’un drap bleu protecteur.

On joue au billard ou au ping pong, on s’égosille au karaoké ou on picole une Sapporo jusqu’au petit matin. La nuit est dessinée comme un lieu de clandestinité, le miroir magique d’une société très réglée. C’est un espace de liberté que Sho Miyake filme avec un grand charme mélancolique qui vient aussi de son cast parfait. Il y a beaucoup de tendresse ici dans ce regard sur la vie qui continue, sans trop savoir où ni comment.

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par Nicolas Bardot

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