Quels sont les films à ne pas manquer en février ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Maria, Pablo Larraín (5 février)
L’histoire : La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris.
Pourquoi il faut le voir : Nouveau volet de la trilogie d’héroïnes signée par le Chilien Pablo Larraín (après Jackie et Spencer), Maria, dévoilé en compétition à la Mostra de Venise, est un portrait riche de niveaux de lecture par un cinéaste qui a compris le camp. Dans le rôle principal, Angelina Jolie trouve le rôle de sa vie.
• La Pampa, Antoine Chevrollier (5 février)
L’histoire : Willy et Jojo, deux ados inséparables, passent leur temps à chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville. Mais Jojo cache un secret. Et quand tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat.
Pourquoi il faut le voir : Dévoilé à Cannes dans la compétition de la Semaine de la Critique, La Pampa est un récit d’apprentissage sensible et profondément émouvant. Dans un cadre qui reste relativement classique, Antoine Chevrollier, aidé par l’excellence de son casting, parvient pour son premier long métrage à trouver un point de vue personnel.
• Mon gâteau préféré, Maryam Moghadam & Behtash Sanaeeha (5 février)
L’histoire : Mahin a 70 ans et vit seule à Téhéran. Bravant tous les interdits, elle décide de réveiller sa vie amoureuse et provoque une rencontre avec Faramarz, chauffeur de taxi. Leur soirée sera inoubliable.
Pourquoi il faut le voir : Relativement éloigné des drames auxquels le cinéma iranien nous a habitués, Mon gâteau préféré est (en partie) une comédie romantique comme on en voit rarement sur nos écrans. Porté par le charisme naturel de ses interprètes, ce récit immersif et en quasi-temps réel n’est pourtant pas un film naïf ou inconséquent pour autant.
• The Brutalist, Brady Corbet (12 février)
L’histoire : L’histoire, sur près de trente ans, d’un architecte juif né en Hongrie, László Toth. Revenu d’un camp de concentration, il émigre avec sa femme, Erzsébet, après la fin de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis pour connaître son « rêve américain ».
Pourquoi il faut le voir : Prix de la mise en scène à la Mostra de Venise et nommé dix fois aux prochains Oscars, The Brutalist est un film-fleuve (3h35) qui se distingue par sa formidable ambition. Derrière ce récit sur l’architecture se dessinent une Histoire de l’Amérique mais aussi une singulière réflexion sur le génie. (critique bientôt en ligne)
• Hola Frida, André Kadi & Karine Vézina (12 février)
L’histoire : C’est l’histoire d’une petite fille différente. Son monde, c’est Coyoacan au Mexique. Pétillante, vibrante, tout l’intéresse. Et lorsque les épreuves se présentent, elle leur fait face grâce à un imaginaire débordant. Cette petite fille s’appelle Frida Kahlo !
Pourquoi il faut le voir : Hola Frida est un film d’animation coloré et séduisant. Il possède une dimension pédagogique tout à fait louable : sur le féminisme, sur le pouvoir de l’imaginaire, sur l’affirmation de soi au sein d’un groupe, et sait trouver les mots et les images pour s’adresser à ses jeunes spectatrices et spectateurs.
• Les Damnés, Roberto Minervini (12 février)
L’histoire : Hiver 1862. Pendant la guerre de Sécession, l’armée des Etats-Unis envoie à l’Ouest une compagnie de volontaires pour effectuer une patrouille dans des régions inexplorées. Alors que leur mission change de cap, ils questionnent le sens de leur engagement.
Pourquoi il faut le voir : Distingué au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, Les Damnés est un western dans lequel Roberto Minervini détourne les figures attendues du roman national américain. Visuellement inspiré et élégant, le film met en scène des âmes perdues dans un no man’s land hanté et magnétique.
• Les Oubliés de la Belle Étoile, Clémence Davigo (12 février)
L’histoire : En Savoie se situait le centre de redressement La Belle Étoile, tenu par l’abbé Garin. Dédé, Michel et Daniel y ont séjourné enfants dans les années 50 et 70, et y ont été battus, humiliés, affamés, détruits. Avec la complicité de la réalisatrice Clémence Davigo, ils se réunissent enfin pour briser le silence. Une épopée bouleversante sur le chemin de la mémoire et de la justice.
Pourquoi il faut le voir : Les Oubliés de la Belle Étoile est un documentaire touchant qui donne toute la place à la parole. En choisissant une forme simple, où les entretiens et discussions se succèdent, la réalisatrice Clémence Davigo signe le portrait modeste mais digne et émouvant d’hommes sensibles, en proie à une vie entière d’émotions qu’ils n’ont pu partager.
• A Real Pain, Jesse Eisenberg (26 février)
L’histoire : Deux cousins aux caractères diamétralement opposés – David et Benji – se retrouvent à l’occasion d’un voyage en Pologne afin d’honorer la mémoire de leur grand-mère bien-aimée. Leur odyssée va prendre une tournure inattendue lorsque les vieilles tensions de ce duo improbable vont refaire surface avec, en toile de fond, l’histoire de leur famille…
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné l’an passé Festival de Sundance, A Real Pain se distingue par son habileté narrative qui en fait un probable crowdpleaser. A partir des recettes classiques des comédies d’antagonistes, Jesse Eisenberg parvient à réaliser un portrait émouvant, et trouve souvent la bonne respiration.
• Maman déchire, Émilie Brisavoine (26 février)
L’histoire : Emilie fait un film pour tenter de saisir le plus grand mystère de l’univers : sa mère, Meaud. Enfant brisée, mère punk, grand-mère géniale, féministe spontanée, elle fascine autant qu’elle rend dingue. Une odyssée intime, un voyage dans le labyrinthe de la psyché.
Pourquoi il faut le voir : Après Pauline s’arrache (sur sa soeur), la réalisatrice remonte l’arbre généalogique avec ce film sur sa mère. Qu’est-ce que des adultes portent encore en eux de leur enfance perturbée ? Comment pardonne-t-on ? Que fait-on de sa colère ? Il faut du courage pour se confronter et le culot dont Émilie Brisavoine fait preuve offre au film une aspérité bienvenue.
• To the North, Mihai Mincan (26 février)
L’histoire : 1996, en pleine mer. Joël, un marin Philippin, découvre Dimitru, un jeune Roumain, caché sur le pont d’un porte conteneur taïwanais. S’il est repéré par les officiers qui dirigent le navire, Dumitru risque d’être jeté́ par-dessus bord. Joël décide alors de le cacher dans les entrailles du bateau. Bientôt, un dangereux jeu du chat et de la souris commence…
Pourquoi il faut le voir : Dans son premier long métrage de fiction, le Roumain Mihai Mincan respecte la complexité de cette histoire vraie, tout en utilisant des archétypes de films noirs. Échappant aux formules toutes faites comme s’il suivait sa propre boussole, l’ensemble tient son excitante promesse de ne jamais être exactement là où on l’attend.
Nicolas Bardot
| Suivez Le Polyester sur Bluesky, Facebook et Instagram ! |