Au fil des nombreux festivals couverts toute l’année par Le Polyester, nous avons pu faire des découvertes excitantes et remarquables. Malgré la riche offre de films dans les salles françaises, beaucoup restent inédits chez nous. Voici 12 pépites qui n’ont pas encore été montrées en France (du moins à notre connaissance) et qui ont particulièrement retenu notre attention.
• A Human Position | Anders Emblem (Norvège)
L’histoire : Asta est une jeune journaliste qui travaille dans le journal local d’une petite ville portuaire. Elle trouve un nouveau sens à son travail et à sa vie lorsqu’elle commence à enquêter sur une affaire qui l’interpelle…
Pourquoi on l’aime : Révélé au Festival de Rotterdam, A Human Position est une perle minimaliste, chaleureuse et élégante. Ce film sous influence de Kelly Reichardt révèle un talent à suivre (ainsi qu’une des stars de l’année : un chat nommé Floppy).
Notre critique d’A Human Position
Notre entretien avec Anders Emblem
• A Piece of Sky | Michael Koch (Suisse)
L’histoire : Dans un village de montagne isolé, l’amour récent d’Anna et Marco est mis à rude épreuve lorsque ce dernier perd le contrôle de lui-même.
Pourquoi on l’aime : Primé lors de la dernière compétition à la Berlinale et choisi pour représenter la Suisse aux Oscars, ce drame troublant met en scène un stimulant dialogue entre une retenue austère, au sol, et une dimension spirituelle, quelque part dans les nuages.
Notre critique d’A Piece of Sky
• Charcoal | Carolina Markowicz (Brésil)
L’histoire : Dans une région reculée de la campagne de São Paulo, une famille accepte d’accueillir un mystérieux invité étranger.
Pourquoi on l’aime : Découvert dans la compétition du dernier Festival de Toronto, Charcoal est une comédie dramatique féroce dont le ton est aussi maboul que mordant. Markowicz signe une métaphore politique où le rire est la politesse du désespoir.
Notre critique de Charcoal
Notre entretien avec Carolina Markowicz
• The Cloud Messenger | Rahat Mahajan (Inde)
L’histoire : Après plusieurs siècles de désir, deux divinités amoureuses se réincarnent à travers des élèves d’un pensionnat perdu dans les montagnes indiennes.
Pourquoi on l’aime : Découvert en compétition à Rotterdam, The Cloud Messenger est un pari esthétique fou. Ce film envoûté et envoûtant à la fois est l’un des paris les plus magiques, ambitieux et vertigineux parmi tout ce qu’on a pu voir cette année.
Notre critique de The Cloud Messenger
Notre entretien avec Rahat Mahajan
• Excess Will Save Us | Morgane Dziurla-Petit (Suède)
L’histoire : Morgane Dziurla-Petit retourne dans son village natal (un hameau du nord de la France) pour enquêter sur une étrange histoire de menace terroriste.
Pourquoi on l’aime : La cinéaste, désormais basée en Suède, signe un stimulant ovni hybride entre doc et fiction. Également découvert en compétition à Rotterdam, Excess Will Save Us est un film drôle et politique, profond et lunaire, l’antidote malin à d’autres très sérieux « portraits de France ».
Notre critique de Excess Will Save Us
Notre entretien avec Morgane Dziurla-Petit
• Flux Gourmet | Peter Strickland (Royaume-Uni)
L’histoire : Dans un centre d’arts, un collectif se retrouve mêlé à des luttes de pouvoir, des vendettas et des troubles gastro-intestinaux…
Pourquoi on l’aime : Découvert dans l’excellente compétition Encounters à la Berlinale, cette curiosité entre terreur et comédie ne manque jamais de générosité ni surtout de perversion. Le résultat fait ronronner autant qu’il soulève le cœur.
Notre critique de Flux Gourmet
• Kim Min-young of the Report Card | Lee Jae-eun & Lim Jisun (Corée du Sud)
L’histoire : Jeonghee, 20 ans, a abandonné ses études et travaille à mi-temps. Elle retrouve Minyoung, avec qui elle partageait sa chambre lorsqu’elle était étudiante et qu’elle n’a plus vu depuis longtemps.
Pourquoi on l’aime : Les deux réalisatrices signent avec finesse un récit initiatique dont la profondeur ne se dévoile que progressivement. Toujours doux, toujours amer, le film traite d’un sujet rare (la rupture amicale) avec intelligence et subtilité.
Notre critique de Kim Min-young of the Report Card
• The Maiden | Graham Foy (Canada)
L’histoire : Colton, un lycéen, tombe sur le journal intime d’une camarade, Whitney. En cherchant à le lui restituer, il découvre que cette dernière a disparu.
Pourquoi on l’aime : Sélectionné à Giornate dans le cadre de la Mostra de Venise, The Maiden déjoue les clichés du genre avec élégance. Graham Foy explore l’intimité et ses secrets grâce à son sens de l’atmosphère, une douceur triste, et le résultat est un réel envoûtement.
Notre critique de The Maiden
• Pilgrims | Laurynas Bareiša (Lituanie)
L’histoire : Paulius et Indrė arrivent dans une petite ville. Ils visitent une maison et prétendent vouloir l’acheter. Rapidement, les habitants de la ville commencent à deviner les motifs de ces visites…
Pourquoi on l’aime : Ce long métrage d’une sobriété radicale est une singulière réussite dont la folie gronde entre les lignes. Laurynas Bareiša dresse la cartographie d’un inconscient collectif dans ce qui est peut-être moins un film policier qu’un film de fantômes.
Notre critique de Pilgrims
• Robe of Gems | Natalia López Gallardo (Mexique)
L’histoire : Au Mexique, trois femmes entrent en conflit direct ou indirect avec le trafic local de la drogue.
Pourquoi on l’aime : Dans ce premier film découvert en compétition à la Berlinale, Natalia López Gallardo fait preuve d’un talent remarquable et de beaucoup de personnalité dans sa manière de raconter une histoire qu’on croit – à tort – connaître par cœur, signant le portrait vertigineux et halluciné d’une désintégration collective.
Notre critique de Robe of Gems
• Stonewalling | Huang Ji & Ryuji Otsuka (Chine)
L’histoire : Lynn, vingt ans, découvre qu’elle est enceinte. Indécise et à court de temps, elle rentre chez ses parents qui vivent dans un conflit permanent tandis que la clinique locale est totalement défaillante.
Pourquoi on l’aime : Autre découverte de la sélection Giornate avec ce drame d’une puissante beauté signé par la Chinoise Huang Ji et le Japonais Ryuji Otsuka. Fin et déchirant à la fois, Stonewalling est riche de nombreuses nuances et possède une incroyable acuité d’observation.
Notre critique de Stonewalling
• Tommy Guns | Carlos Conceição (Portugal/Angola)
L’histoire : En 1974, les Portugais et leurs descendants fuient l’Angola où des groupes indépendantistes récupèrent leur territoire.
Pourquoi on l’aime : Cinéaste portugais né en Angola, Conceição traite du colonialisme passé mais aussi de la persistance d’un esprit colonialiste dans ce film troublant, peuplé de visions impressionnantes et généreuses, et dont la bizarrerie va crescendo.
Notre critique de Tommy Guns
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Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 14 décembre 2022.
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