Gérardmer 2019 | Critique : Zoo

La vie conjugale de Karen et John a volé en éclats le jour où ils ont appris qu’ils ne pouvaient pas avoir d’enfants. Ils vivent depuis comme des zombies, emprisonnés dans la routine de leur quotidien et au bord de la rupture. Lorsque le monde est frappé par une pandémie qui transforme la population en morts-vivants, le couple s’enferme à double tour dans leur appartement en attendant les secours. Alors que le monde extérieur s’effondre, la promiscuité va les rapprocher et leur amour perdu renaître…

Zoo
Danemark, 2018
De Antonio Tublén

Durée : 1h33

Sortie : –

Note : 

THÉRAPIE DE COUPLE

Les premiers instants de Zoo, film danois dans lequel un couple va être confronté à une pandémie zombie rongeant la ville, laissent entrevoir une comédie scandinave à froid sur le couple plus qu’un pur film d’horreur. Le troisième long métrage du Suédois Antonio Tublen (homme orchestre qui signe également le scénario, le montage et la musique) emprunte finalement plus à la comédie british. D’abord par son décor et son cast (le film est tourné en anglais et les héros matent la BBC), ensuite pour son ton et cet humour poussif qui caractérisent de nombreuses comédies anglaises à acteurs cabotins (tout le segment querelles de voisins est particulièrement pénible et peu inspiré).

Techniquement propre, globalement confortable, le film est malheureusement handicapé par une écriture très approximative. Zoo est ce genre de film chéri en festivals de genre où le héros masculin est initialement présenté comme faible, traité de lavette par sa copine, mais va s’affirmer, gagner le respect et redevenir un mâle un vrai – insérez les applaudissements. Le film ressort toute les salades hollywoodiennes et un peu infantiles sur le couple face à l’adversité, renforcé par les épreuves et cimenté par le deuil.

Sauf que les deux premiers tiers du film sont tellement potaches que la dernière partie en mode tragédie apparaît comme artificielle voire kitsch. Comme si Tublen appuyait sur un bouton « larmes » en lançant (à nouveau) sa compilation des tubes du classique pour bouleverser son public. Les sabots sont bien gros, telle la police du mail du réalisateur qu’on imagine apparaître au générique de fin à destination de Hollywood – comme un CV pour avoir le droit d’aller y réaliser d’autres mauvais films.

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par Nicolas Bardot

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