Critique : Un ange

Un sportif célèbre tombe amoureux d’une prostituée lors d’un voyage au Sénégal. Lorsqu’il trouve la mort dans des circonstances douteuses, elle est arrêtée malgré son innocence.

Un ange
Belgique, 2018
De Koen Mortier

Durée : 1h45

Sortie : 13/02/2019

Note : 

LA ROUE DE L’INFORTUNE

On a pu découvrir le travail du Belge Koen Mortier il y a quelques années à l’Etrange Festival, à Paris. Son nouveau film, intitulé Un ange, n’est à première vue pas si étrange que ça : le long métrage s’inspire librement du décès tragique du cycliste belge Frank Vandenbroucke, retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel au Sénégal il y a bientôt 10 ans. Il y a pourtant de l’étrangeté dans cette histoire qui laisse, comme le fait divers original, une large place au mystère.

« On baise parfois des types qui sont plus vieux qu’on ne le sera jamais« . Cette réplique terrible et glaciale est prononcée dans Un ange, dont l’autre personnage principal est une jeune prostituée (Fatou N’Diaye, convaincante) qui utilise son corps pour survivre. Thierry, (Vincent Rottiers, très crédible) utilise aussi le sien, mais les analogies entre le sort d’une prostituée africaine et celui d’un sportif de haut niveau occidental sont très maladroites. Lors d’une scène au début du film, un mouvement de caméra dévoile le corps nu de la jeune femme prenant sa douche. Lorsque l’homme se douche, la caméra reste sur son visage – car l’homme n’a pas de corps. La différence de traitement comme le rapprochement opéré par le film entre les deux personnages n’est pas ce que Mortier réussit de mieux.

Le long métrage, en revanche, a les solides qualités d’un thriller tragique. Il règne une menace étrange et cauchemardesque dans Un ange, qui plus que par les péripéties passe par le beau travail formel et sonore. Le film, de ce point de vue, est accompli – même si au final on se demande s’il ne s’est pas trompé de personnage principal.

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par Nicolas Bardot

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