Festival de Karlovy Vary | Critique : Tiny Lights

Amálka a six ans. Elle aime son chat, ses parents et sa grand-mère et son grand-père. C’est l’été et tout ce que la petite fille pouvait souhaiter, c’est que la journée se déroule comme il se doit. Sauf que les choses sont différentes. Ses parents se sont enfermés dans une pièce et elle peut entendre des voix élevées à travers la porte, ce qui n’est pas normal. 

Tiny Lights
Tchéquie, 2024
De Beata Parkanová

Durée : 1h16

Sortie : –

Note :

UN BEAU JOUR

La réalisatrice tchèque Beata Parkanová est de retour en compétition au Festival de Karlovy Vary, deux ans après avoir remporté le prix de la mise en scène avec son long métrage The Word. Tiny Lights se présente sous un jour plein d’humilité : le long métrage ne dure qu’une heure et seize minutes, ne possède qu’une petite poignée de personnages, et son récit s’attache à suivre un simple jour d’été dans la vie d’une enfant de six ans. Dès les premières minutes, la journée d’Amálka s’annonce parfaite : câlins au chat sur la couette, petit déjeuner gourmand et rayons de soleil en veux-tu en voilà. Tout cela aurait la perfection toc des publicités pour la chicorée si la jeune héroïne n’entendait pas ses parents se disputer dans la pièce à côté. De quoi est-il question? Amálka n’en saura rien puisque sa grand-mère l’empresse avec douceur d’aller jouer loin des adultes. Le spectateur n’en saura pas davantage, puisque la caméra de Parkanová ne va pas lâcher d’un poil son héroïne.

Tiny Lights raconte donc la journée oisive d’une fillette qu’on met dans un coin de nature paradisiaque (les fleurs sont d’un rose pétaradant, la forêt paraît rayonner) comme pour la protéger d’une mauvaise nouvelle à venir, comme pour lui faire passer une dernière journée de rêve avant de grandir. La cinéaste ne semble pas non plus souhaiter percer la bulle d’insouciance de son héroïne. Le résultat reste donc très doux mais aussi, il faut bien le dire, assez chiche en événements et surprises. Il ne se passe, pour rien ainsi dire, quasiment rien, et cela risque d’agacer la patience de celles et ceux qui n’éprouvent pas d’émerveillement pour les enfants et leurs jeux.

La où Tiny Lights tire en revanche son épingle du jeu, c’est dans sa remarquable direction artistique. Toutes ces couleurs dynamiques et cette lumière chaleureuse viennent apporter à cette vignette pastel la douceur d’une bande dessinée de style ligne claire. C’est d’ailleurs peut-être cette filiation qui donne l’impression que l’ensemble aurait pu bénéficier d’une durée encore plus brève ? Le résultat demeure néanmoins charmant à l’œil jusqu’à la dernière minute, où l’on retrouve d’ailleurs enfin le chat pour le câlin du soir.

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par Gregory Coutaut

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