Une jeune fille morte-vivante hante les bois dans lesquels elle fut assassinée des années auparavant. Le jour où elle découvre un garçon maltraité dans le coffre d’une voiture, sa décision de l’épargner va bouleverser leurs existences. Tous deux ont subi de terribles abus et s’apportent mutuellement du réconfort. La lumière pourrait enfin apparaître au bout du tunnel, mais les cadavres risquent de s’amonceler en chemin…
The Dark
Autriche, 2018
De Justin P. Lange
Durée : 1h35
Sortie : –
Note :
BERCEUSE POUR UN SOMBRE MYSTÈRE
Après une belle carrière en festivals, de Tribeca à l’Étrange en passant par Neuchâtel, l’Autrichien The Dark arrive en compétition du Festival de Gérardmer. « On aime les histoires qui font peur ? », demande un vieux bonhomme à un inconnu de passage au tout début du film. Comme un clin d’œil au public venu là, invité par le réalisateur d’une région surnommée « l’Antre du diable » et qui semble peuplée de légendes urbaines.
The Dark, et c’est une qualité, met quelque temps avant de dessiner son histoire. Quelques virages maintiennent l’attention, tandis que la rétention d’informations fait naître le mystère. Ce n’est pas un spoiler : les deux principaux protagonistes de The Dark sont une jeune morte-vivante hantant les bois et un jeune garçon maltraité et qui n’a plus d’yeux. C’est sont des figures éminemment poétiques, d’une poésie noire qu’un grand formaliste aurait su exploiter. Dans The Dark, on regrette un peu que ces figures n’évoluent guère. Le scénario n’a pas énormément de ressources pour surprendre ou saisir. Le film, dans son ensemble, manque un peu de relief.
Il parvient, pourtant, à tirer quelque chose de son décor : maison décrépie depuis des lustres, bois glacés et figés dans un morne gris. Son économie d’action fait parfois mouche en termes de climat. Parcouru de quelques beaux plans, le film interroge l’humanité de son héroïne. Un questionnement classique du genre dans ce long métrage plutôt solide mais qui manque d’audace pour réellement se distinguer.
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par Nicolas Bardot