Festival de Gérardmer | Critique : The Cursed Lesson

Hyo-jung travaille comme mannequin depuis plusieurs années mais son physique ne correspond plus aux critères de beauté actuels et elle se retrouve mise à l’écart. Elle décide alors de suivre des cours de yoga d’un genre nouveau afin de redevenir désirable. Toutes les participantes doivent s’entraîner dur afin d’atteindre le Kundalini, l’énergie ultime source de la vie dans la langue Sanskrit. Mais à mesure qu’elles s’en rapprochent, des événements de plus en plus terrifiants se produisent…

The Cursed Lesson
Corée du Sud, 2020
De Kim Ji-Han & Juhn Jai-Hong

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

MAUDIT YOGA

The Cursed Lesson est-il un un irréprochable film parfait ? Certainement pas. Son récit est bancal, ses enchainements arbitraires. Et on peut, sans exagérer, affirmer que le long métrage de Juhn Jai-Hong et Kim Ji-Han contient l’un des épilogues les plus explicatifs de l’histoire du cinéma – preuve d’un scénario qui ne fonctionne pas totalement sans béquilles. Mais a-t-on envie que The Cursed Lesson soit un film parfait ? On voit souvent, dans les festivals dédiés au cinéma de genre, des films censés êtres iconoclastes ou transgressifs, mais dont la volonté de faire net et carré peut régulièrement tourner à un affadissement. Ici, c’est aussi sa gueule de travers qui donne à The Cursed Lesson de la personnalité.

L’héroïne Hyo-Jung se retrouve dans un étrange centre de yoga qui est supposé la transformer. Peu d’informations nous sont données sur ce repère coupé du monde, comme si une secte s’était réunie dans une grotte cosy et abandonnée dans la brume. Juhn et Kim sont généreux en visions horrifiques, de serpents érotiques en fantômes du couloir. L’empilement de ces tableaux hallucinés, avec un fil narratif ultra-minimaliste, quasi-absent, parvient à créer un curieux mystère – et le long métrage a un sens finalement pas si fréquent de la bizarrerie et du grotesque.

The Cursed Lesson évoque une version cousine du Suspiria de Luca Guadagnino. S’il était question de danseuses dans la relecture du classique horrifique d’Argento, il était aussi question de corps en transe et de basculement psychique. L’abandon d’un récit très construit au profit d’une succession de visions d’horreur plonge également The Cursed Lesson dans une atmosphère somnambule et cherche comme Guadagnino une forme de sidération. Cela ne fonctionne pas toujours, les ficelles sont parfois des cordes, mais le spectacle est généreux et l’esprit est le bon. 

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par Nicolas Bardot

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