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L’histoire, sur près de trente ans, d’un architecte juif né en Hongrie, László Toth. Revenu d’un camp de concentration, il émigre avec sa femme, Erzsébet, après la fin de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis pour connaître son » rêve américain « .
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The Brutalist
États-Unis, 2024
De Brady Corbet
Durée : 3h35
Sortie : 12/02/2025
Note :
TOUT A CONSTRUIRE
Prix de la mise en scène à la dernière Mostra de Venise, recouvert de nominations pour les prochains Oscars, l’Américain Brady Corbet reste méconnu en France. Même s’il est encore jeune (36 ans), ses deux premiers films (The Childhood of a Leader et Vox Lux) sont restés inédits dans les salles françaises. Tout juste ce dernier, flamboyant ovni mettant en scène Natalie Portman dans le rôle d’une déesse et popstar, a connu une édition dvd. En réalité, c’est avant tout en tant qu’acteur que Corbet, qui s’est illustré chez Gregg Araki, Michael Haneke, Lars Von Trier, Mia Hansen-Love ou Ruben Östlund, est connu chez nous. Une chose est certaine : The Brutalist, comme les autres films de Brady Crobet, n’est pas juste un film d’acteur mais l’œuvre d’un véritable metteur en scène.
Ambitieux par sa longueur (3h35) et ses thématiques, The Brutalist arbore les motifs du « grand film américain ». Cousin de Paul Thomas Anderson période The Master/There Will Be Blood, The Brutalist dépeint la laborieuse ascension d’un homme, juif et hongrois, survivant de l’Holocauste, et qui repart de zéro de l’autre côté de l’Atlantique. Un autre côté vu comme s’il était à l’envers, à l’image de la Statue de la Liberté contemplée la tête en bas. Corbet ne dépeint pas la lente concrétisation d’un rêve américain – il explore plutôt un mauvais rêve, loin de l’imagerie publicitaire. The Brutalist dépeint une société xénophobe et un mépris de classe ; László Tóth (joué par un Adrien Brody habité) est tout juste « toléré ».
S’il n’est plus personne aux États-Unis, László Tóth reste un architecte visionnaire. Au cours de l’essor post-guerre, Tóth se voit confier un projet architectural insensé. Le ciel semble être la seule limite pour cet édifice taillé dans le relief des montagnes, sorti de terre comme un miracle. The Brutalist est d’une grande puissance picturale et le travail de Lol Crawley est remarquable. A mesure que le chantier de Tóth se déploie, ce sont aussi les thèmes du film qui s’étendent : The Brutalist est un film sur la vanité, sur l’exploitation sous toutes ses formes, ou encore sur le génie. On s’égare fasciné dans ses cavités et ses couloirs, même si le film finit, à nos yeux, par manquer de ployer sous son propre poids. The Brutalist, co-écrit par la Norvégienne Mona Fastvold (The World to Come), reste un pari dont l’ambition vis-à-vis de son récit mais aussi de son public, a quelque chose de grisant.
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par Nicolas Bardot