BIFFF 2021 | Critique : Signal 100

M.Shimobe, professeur principal et souffre-douleur d’une classe indisciplinée, leur diffuse un jour un film étrange. Ses élèves réalisent alors qu’ils viennent d’être hypnotisés. Pour parfaire sa vengeance, M.Shimobe se suicide après leur avoir dévoilé une dernière information : il existe 100 actions, des comportements ordinaires comme rire ou pleurer, à ne pas réaliser sous peine de mort ! Leur vie prend alors un tournant macabre…

Signal 100
Japon, 2020
De Lisa Takeba

Durée : 1h28

Sortie : –

Note :

LE LYCÉE FOU, FOU, FOU

Ceux qui ont eu la chance de voir en festivals les premiers films de la Japonaise Lisa Takeba savent qu’elle n’a peur de rien – et surtout pas du ridicule. Dans The Pinkie, l’héroïne cherche à cloner l’homme de ses rêves à partir d’un auriculaire tranché par des yakuzas. Dans Haruko’s Paranormal Laboratory, la cinéaste racontait la romance entre une jeune femme et son poste de télévision qui s’est transformé en garçon. En comparaison, le pitch de Signal 100, adapté d’un manga, paraît presque sage.

Mais très vite, le long métrage embrasse toute sa dimension la plus stupide – et c’est ici un compliment. On trouve assez vite des prétextes pour ne pas avoir à trop s’embêter avec la rigueur d’un scénario, et en laissant ainsi place à un jeu de massacre aussi régressif que jubilatoire. Les mises à mort sont pour la plupart grotesques, parfois élégantes. Takeba n’est en tout cas pas avare en détails ludiques, le tout éclairé par une lumière à la fois pop et dramatique.

Certes, ce n’est pas du Douglas Sirk. Mais ce n’est pas ce qu’on est venu chercher dans ce concentré d’absurdie qui rue dans les brancards et n’a aucune envie d’être poli. Si les précédents essais de Lisa Takeba rappelaient en partie l’esprit lunaire d’un Hitoshi Matsumoto, Signal 100 évoque le doux souvenir de Noboru Iguchi, autre poète de l’improbable. Le long métrage nous semble immédiatement plus laborieux dès qu’on quitte le cartoon pour faire avancer l’histoire. Mais sa générosité potache rattrape bien tous ses défauts.

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par Nicolas Bardot

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