Sexual Drive est découpé en trois segments, chacun nommé par un aliment. Dans Nattō (plat à base de graines de soja fermentées), Kurita rend visite au designer Enatsu et prétend avoir une liaison avec sa femme Masumi. Dans Mapo (en référence au tofu chinois), Kurita demande à Akane, la femme qui le harcelait, de lui rouler dessus avec sa voiture. Dans la dernière partie, Ramen (en référence aux plats de pâtes dans un bouillon), deux personnes mariées, Ikeyama et Momoka, ont une liaison.
Sexual Drive
Japon, 2021
De Yoshida Kota
Durée : 1h10
Sortie : 23/11/2022 (sur Mubi)
Note : 
LOVIN’FUN
Depuis quand n’avez-vous pas vu de film dans lequel deux personnages discutent d’urètre à la table du petit-déjeuner ? Sexual Drive du Japonais Yoshida Kota ne ressent pas le besoin de prendre de jolis gants blancs pour parler de sexe, de désir et de tabous – et c’est précisément tout ce que le film libère qui fait merveille.
Sexual Drive est rempli de paradoxes. C’est un film qui peut parler de cul très librement, mais c’est aussi un film de paravent : pour traiter de sexe dans le long métrage, on passe à chaque fois par la nourriture. Jamais probablement l’érotisme des ramen n’a été autant pris au sérieux que chez Kota. Dans les trois segments qui le composent, Sexual Drive n’a d’yeux que pour le cul – mais c’est pourtant un film sans aucune scène de sexe. Ce tour de passe-passe est à la fois malin et finalement assez habile.
Il est question dans Sexual Drive de sexualité entravée, réprimée, fantasmée, projetée. De fantasmes d’humiliation, d’invasion. Mais rien n’est vraiment jugé dans cette bulle. La mauvaise conscience se réveille ? Tout cela ne serait-il pas un peu tordu ? Si la comédie fonctionne parfois sur des ressorts (délicieusement) horribles, elle est drôle avant tout – et bienveillante. Ce film léger tire aussi un dynamisme de sa concision – les bons coups n’ont pas nécessairement besoin de durer des heures.
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