Seire désigne la période de vingt et un jours au cours de laquelle les gens, pour protéger un nouveau-né de la malchance, sont censés particulièrement surveiller leur comportement tandis que les étrangers ne sont pas autorisés à rendre visite au bébé. Woojin, qui vient de devenir père, apprend que Seyoung, qu’il a autrefois fréquentée, est décédée. Il se rend à ses funérailles sans le dire à sa femme, et tombe sur Yeyoung, la sœur jumelle de Seoyung. Suite à cette rencontre, Woojin est confronté à des événements inquiétants.
Seire
Corée du Sud, 2021
De Park Kang
Durée : 1h42
Sortie : –
Note :
T’ES PLUS DANS LE COUP PAPA
Seire désigne une croyance populaire désignant la période durant laquelle les parents d’un nouveau-né sont censés particulièrement surveiller leur comportement tandis que la présence d’étrangers dans le foyer est interdite – sous peine de porter malheur au bébé. Voilà un curieux rituel à suivre ou à subvertir : le point de départ à la fois parfait et archétypal d’un film d’horreur. Et il y a bel et bien une tension horrifique dans le premier long métrage du Coréen Park Kang, même s’il n’est pas évident de lui coller une seule étiquette.
Seire s’ouvre par une errance nocturne et ce ne sera pas la seule. La ville dans Seire semble perpétuellement vidée et cette curieuse sensation nous place au plus près de son héros, Woojin, qui semble peu à peu perdre la réalité de vue. A partir d’une croyance irrationnelle, Park filme son protagoniste qui peine à croire ce qu’il voit ou ce qu’il entend, ce qui constitue là encore une solide recette fantastique.
Par son sens de la retenue, par son utilisation du silence, par son élégante mise en scène et son utilisation expressive de la lumière, Park Kang installe une étrangeté diffuse. Le vacillement ici dépeint ouvre la porte à de nombreuses questions : est-ce un film au premier degré sur une malédiction ? Est-ce un film plus vertigineux sur la folie ? Est-ce un prétexte pour parler de culpabilité ? La confusion règne parfois dans Seire, ce qui peut ressembler à une frustration. Mais ce film de nuit a de la ressource et son climat hanté est assez séduisant.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot