A voir en ligne | Critique : RBG

À 85 ans, Ruth Bader Ginsburg est devenue une icône de la pop culture. Juge à la Cour Suprême des Etats-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s’est battue pour l’égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l’on nomme désormais « Notorious RBG ».

RBG
États-Unis, 2018
De Betsy West et Julie Cohen

Durée : 1h38

Sortie : 10/10/2018

Note : 

THE NOTORIOUS RBG

Au tout début de RBG, les réalisatrices Julie Cohen et Betsy West filment de vieilles et imposantes statues placées dans des lieux de pouvoir. Uniquement des hommes, sur lesquels sont plaqués des propos insultants visant Ruth Bader Ginsburg. « Cette sorcière malfaisante. Ce monstre ! ». Ces voix-là ne sont pas aussi anciennes que les statues filmées (mais leur esprit, peut-être). Et on mesure immédiatement ce qu’a dû affronter l’avocate américaine sur son chemin jusqu’à devenir membre de la Cour suprême des États-Unis.

RBG, avec une certaine efficacité pédagogique, raconte le parcours d’une militante féministe qui a eu, durant sa longue existence, un grand nombre d’obstacles à franchir. Ce n’est pas pour rien que le film nous montre cette femme de 85 ans en plein gainage lors d’une séance de gym. RBG fait, d’une certaine manière, le portrait d’une super-héroïne, à qui la mère a enseigné l’importance d’être une lady tout en étant indépendante.

Le documentaire décrit comment cet esprit d’exception a subi la discrimination de genre malgré ses compétences. D’abord brillamment diplômée mais non-engagée en raison de son sexe, Ruth Bader Ginsburg est devenue une actrice majeure dans le combat pour défendre les « citoyens de seconde zone ». Pour elle, et essentiellement les autres – lors d’un discours, Ginsburg s’exprime sur un féminisme qui se doit d’être intersectionnel.

On peut regretter la forme très/trop conventionnelle du documentaire (et on a souvent envie de couper cette musique qui envahit le film comme bon nombre de documentaires mainstream). La façon de présenter Ginsburg, dans la dernière partie du long métrage, comme une mascotte pittoresque, n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans ce portrait. Mais celui-ci a le mérite de faire connaître un véritable trésor national, toujours debout dans un pays qui n’est pas dirigé par une lumière. La facture est classique, mais elle est en partie justifiée par la visée grand public de ce film qui, par ailleurs, est quasi-exclusivement confectionné (réalisation, production, montage, photo, musique) par des femmes.


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par Nicolas Bardot

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