Berlinale 2019 | Critique : Nakorn-Sawan

Aoey se rend sur la rivière Pak Nam Po. On dit que cette rivière s’écoule jusqu’au paradis. Aoey souhaiterait y laisser les cendres de sa mère, jusqu’à l’au-delà.

Nakorn-Sawan
Thaïlande, 2018
De Puangsoi Aksornsawang

Durée : 1h17

Sortie : –

Note : 

LA RIVIÈRE SANS RETOUR

C’est un nouveau nom qui s’ajoute à la liste des jeunes talents prometteurs venus de Thaïlande. Puangsoi Aksornsawang signe son premier long métrage avec Nakorn-Sawan qui fait l’ouverture de la Semaine de la Critique à la Berlinale. Ce film intimiste relate le deuil de la jeune cinéaste dont la mère est décédée en 2017. Nakorn-Sawan effectue un va-et-vient entre le documentaire qui enregistre les derniers instants de la mère (Aksornsawang, parmi ses références, cite News From Home de Chantal Akerman) et la fiction qui certes met davantage en scène mais tente de rester fidèle au réel.

Ce dialogue est parfois déstabilisant, à l’image d’une austérité assez hardcore qui pèse sur le long métrage. Mais il y a une lumière qui perce dans le film, sur cette tristesse qui n’est que temporaire et ce chagrin qui est permanent. A la caméra très naturaliste succèdent des images sublimes sur une rivière censée mener au paradis, accompagnées de pulsations comme celles d’un cœur. Le cœur de la cinéaste qui filme, et celui des souvenirs retrouvés.

Derrière le ciel de vanille, quelques vieilles photos, des derniers appels téléphoniques. Élève d’Angela Schanelec, Puangsoi Aksornsawang sait dénuder son récit pour toucher à l’essentiel. En faisant parfois des détours, en nous perdant, mais le talent ici à l’œuvre est plutôt prometteur. C’est aussi l’occasion pour nous de saluer le travail de Purin Pictures qui, de Anocha Suwichakorpong à Phuttiphong Aroonpheng en passant par Nawapol Thamrongrattanarit et Aditya Assarat a l’œil sur tout ce que la Thaïlande peut proposer de beau et de bon.

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par Nicolas Bardot

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