Festival de Sundance | Critique : My Animal

Heather est une gardienne de but solitaire. Elle tombe amoureuse de Jonny, une sombre et séduisante patineuse artistique. Au fur et à mesure que leur relation s’approfondit, les désirs croissants d’Heather la forcent à dompter l’animal qui sommeille en elle.

My Animal
Canada, 2023
De Jacqueline Castel

Durée : 1h40

Sortie : –

Note :

LA BELLE EST LA BÊTE

My Animal a beau être le premier film de fiction de la réalisatrice Américano-Canadienne Jacqueline Castel, cette dernière a déjà plus d’une corde à son arc. Outre son travail de directrice de la photographie (notamment sur l’excellent doc Woodlands Dark and Days Bewitched: A History of Folk Horror), elle a déjà signé de nombreux clips, documentaires et projets artistiques a mi-chemin entre cinéma de genre et formes expérimentales, qui l’ont amenée à collaborer entre autres avec David Lynch, Jim Jarmusch et John Carpenter. Si la bande originale de My Animal évoque sans détour les mémorables partitions de ce dernier, Jacqueline Castel ne cherche pas pour autant à rendre un hommage trop fidèle, tant mieux.

C’est presque une surprise qu’avec un tel pedigree, Castel préfère suivre une piste narrative qu’on serait tenté de qualifier de familière. Dans les premières scènes de My Animal, les indices paraissent en effet clignoter un peu trop fort (un extrait de La Belle et la bête de Cocteau, un livre intitulé Man into Wolf sur l’étagère). Mais la réalisatrice sait ce qu’elle fait, et fait preuve d’élégance dans sa manière d’amalgamer deux trames : celle du film de monstre et celle de la romance.

Adolescente secrète, évoquant parfois Sissy Spacek, Heather est à l’âge de vouloir quitter le foyer familial où elle est littéralement retenue prisonnière. Lassée de se masturber en regardant du catch féminin, elle est aussi à l’âge de tomber amoureuse. Quand elle croise la route d’une belle patineuse artistique, quelque chose se réveille en elle. Castel utilise le fantastique moins comme une source d’électrochocs que comme une métaphore à la sensualité contagieuse. Baigné de néons rouges et de nuits enneigées, My Animal possède effectivement une atmosphère immersive qui vaut le détour.

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par Gregory Coutaut

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