Berlinale | Critique : Leonora addio

Les cendres du dramaturge Pirandello sont transportées de Rome à son village de Sicile

Leonora addio
Italie, 2022
De Paolo Taviani

Durée : 1h30

Sortie : –

Note :

LES CENDRES DU TEMPS

En signant leurs films à quatre mains et pendant quatre décennies, les frères Paolo et Vittorio Taviani ont marqué l’histoire des festivals européens. Qui peut en effet se vanter d’avoir obtenu à la fois la Palme d’or (L’Arbre aux sabots), l’Ours d’or (César doit mourir) et un Lion d’or à la carrière ? L’ainé étant décédé en 2017, Leonora addio est uniquement signé de Paolo, et il est difficile de ne pas voir à travers cet hommage au dramaturge Luigi Pirandello un hommage déguisé à son frère, à qui le film est d’ailleurs dédié.

Paradoxalement, on ne voit pas Pirandello dans Leonora addio, puisque celui-ci décède dans les dix premières minutes. Le film se divise ensuite en deux parties. La deuxième, en couleur, est l’adaptation d’un des derniers écrits de l’auteur. La première, en noir et blanc, revient sur le transport de ses cendres vers son village natal suite à un premier enterrement organisé par les fascistes. Le rapport entre les deux ? Ce que le film a réellement à dire de et sur Pirandello à travers cette structure ? Hélas pas grand chose.

Déjà considéré comme fort classique à son heure de gloire, que reste-t-il aujourd’hui du cinéma des Taviani ? L’Ours d’or reçu en 2012 nous paraissait déjà à l’époque anachronique par rapport à des propositions plus contemporaines. On reste aujourd’hui très dubitatif sur la nécessité d’avoir un film aussi désuet et vieillot en compétition plutôt qu’en séance de gala. Le noir et blanc très lisse, la voix off infantilisante (la première scène du film rappelle presque… Allo maman ici bébé), et cette idée faussement moderne d’inclure des extraits de films connus pour signifier le passage du temps… tout dans Leonora addio nous a paru d’un ennui poussiéreux et d’une ringardise pesante.

>> L’Oursomètre : l’Ours d’or d’il y a 10 ans est déjà largement suffisant.

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par Gregory Coutaut

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