Critique : La Morsure

1967, pendant le Mardi gras. Françoise est une pensionnaire de dix-sept ans dans un lycée catholique. Persuadée qu’il ne lui reste qu’une seule nuit avant sa mort, elle fait le mur avec son amie Delphine pour se rendre à une fête costumée et pouvoir vivre cette nuit comme la dernière.

La Morsure
France, 2023
De Romain de Saint-Blanquat

Durée : 1h28

Sortie : 15/05/2024

Note :

JEUX DE NUIT

À la fin des années 60, une adolescente à l’aube de sa vie d’adulte, pensionnaire d’un lycée catholique, rêve qu’il ne lui reste qu’une nuit avant de mourir. Le beau cauchemar qui ouvre le film est pour elle une prémonition ; et c’est désormais l’heure des secrets chuchotés lors des nuits d’orages. Le premier long métrage du Français Romain de Saint-Blanquat a un parfum de Jean Rollin, avec ses jeunes héroïnes naïves suspendues à un pendule, cette morne petite ville de province, son goût pour l’étrangeté poétique et lugubre ou ses vampires de carnaval.

Le long métrage s’installe ainsi dans un surnaturel romanesque plus que dans de la pure horreur. C’est avant tout par son atmosphère travaillée et sa mise en scène sensorielle que Romain de Saint-Blanquat tente de traduire les émotions qui traversent Françoise et Delphine. La lumière en clair-obscur, les arbres et les ruisseaux qui brillent élégamment sous les rayons blancs de la lune… Dans ce décor somme toute assez archétypal, quelques contrastes font mouche, comme ce climat d’inquiétude qui prend place dans une fête yéyé.

Le récit, à nos yeux, reste plus faible. Celui-ci, assez minimaliste, prend encore un peu trop de place dans le film – la fête s’étend jusqu’à devenir un ventre mou, le dénouement demeure un peu timide. Mais il y a un appétit formel plutôt prometteur chez le jeune cinéaste, qui met en scène de manière attachante cet aspect juvénile – ce qui est réprimé, inconnu, et ne demande qu’à s’enflammer.

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par Nicolas Bardot

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