Critique : La Fille de son père

Etienne a vingt ans à peine lorsqu’il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.

La Fille de son père
France, 2023
De Erwan Le Duc

Durée : 1h31

Sortie : 20/12/2023

Note :

LA GLOIRE DE MON PÈRE

Quatre ans après la sélection à la Quinzaine de son premier long métrage Perdrix, le Français Erwan Le Duc est déjà de retour à Cannes, cette fois à a Semaine de la Critique, avec son deuxième film La Fille de son père. Lors d’un prologue habile et assez économe en mots, La Fille de son père se détache de la chronique purement réaliste pour laisser, comme dans Perdrix, de la place à la fantaisie et au décalage. Ce récit père-fille qui pourrait avoir un aspect plus dramatique privilégie ici la légèreté et la fraicheur.

Le long métrage fonctionne à partir de pastilles dynamiques qui rendent l’histoire vivante. Celle-ci sont soulignées par le soin bienvenu apporté au cadre. La Fille de son père est charmant, même si à nos yeux, il ne tient pas ses promesses jusqu’au bout. Il y a un généreux appétit pour les dialogues mais certains bavardages flirtent dangereusement avec la minauderie (et le passage tout en simagrées avec Noémie Lvovski n’est probablement pas la meilleure idée du film). Le mélange de tons fonctionne un temps, puis moins dans un dernier acte plus sérieux où le film donne l’impression de ne plus savoir où aller – à l’image d’un dénouement « je cours et souris à la vie » qui semble sorti d’un générateur automatique de fin de films.

Malgré ces réserves, La Fille de son père reste plutôt agréable, notamment grâce à sa distribution. À la fois fusionnels et antagonistes, les deux personnages principaux rebattent les cartes des représentations familiales de manière séduisante. Les dialogues semblent parfois d’impossibles pièges mais les interprètes s’en sortent bien – l’excellent Nahuel Pérez Biscayart en tête. Sa vivacité et son naturel lunaire apportent énormément à La Fille de son père, dont il est le cœur battant.

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par Nicolas Bardot

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