Critique : Inferno rosso. Joe D’Amato sulla via dell’eccesso

Considéré comme un maître du cinéma d’horreur aux États-Unis, un réalisateur de films érotiques en France et comme le roi du porno en Italie, qui était vraiment Joe D’Amato ?

Inferno rosso. Joe D’Amato sulla via dell’eccesso
Italie, 2021
De Manlio Gomarasca & Massimiliano Zanin

Durée : 1h10

Sortie : –

Note :

UN HEROS TRES DISCRET

Quel dénominateur commun trouver à une filmographie de plus de deux cent titres, signée sous plusieurs pseudonymes, et qui emprunte joyeusement aux genres les plus extrêmes ou malpolis ? Manlio Gomarasca et Massimiliano Zanin mènent l’enquête sur Joe D’Amato de façon classique, laissant la parole à des interlocuteurs qui partagent en chœur leur admiration. Ceux-ci sont d’horizons divers, mais quasi tous appartiennent à des générations passées (Eli Roth est le plus jeune d’entre eux). Un bon point au passage : le film ne laisse pas la parole uniquement à de vieux mecs au moment de parler de porno.

Ce documentaire n’explore qu’à travers quelques étapes-clés la filmographie tentaculaire de D’Amato, mais elle le fait avec un sympathique appétit, et avec le bon point de vue. Gomarasca et Zanin ont l’honnêteté de ne pas transformer le cinéaste en génie incompris et de ne pas faire l’impasse sur son arrivisme désarmant comme lorsqu’il lance sur un coup de bluff sa Black Emanuelle, qui n’a pourtant aucun rapport officiel avec Sylvia Kristel. Joe D’Amato ressort néanmoins comme une figure attachante, un artisan qui avait une soif intense de films à étancher et qui privilégiait l’urgence de tourner à un éventuel plan de carrière. Celle-ci s’est conclue de façon douce-amère, à l’image de cet hommage rendu non pas en cinémathèque mais aux Hots d’or, où le présentateur parvient à écorcher son nom.

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par Gregory Coutaut

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