Berlinale | Critique : From Hilde, with Love

Berlin, 1942, Hilde trouve sa place au sein d’un groupe de résistants et tombe amoureuse de l’un de ses membres, Hans Coppi. En danger permanent, ils passent un été inoubliable jusqu’à ce qu’ils se fassent prendre par la Gestapo et que Hilde Coppi soit emprisonnée, enceinte de huit mois. C’est derrière les barreaux que la jeune Hilde développe des pouvoirs insoupçonnés.

From Hilde, With Love
Allemagne, 2024
De Andreas Dresen

Durée : 2h04

Sortie : –

Note :

TOUTE MA DOUCEUR

S’agit-il juste d’une coïncidence ou bien y a-t-il un lien entre le faits que les films les plus poignants d’Andreas Dresden se situaient à l’époque contemporaine (Septième ciel, Arrêt en pleine voie) et que sa recette s’est diluée depuis qu’il ne tourne plus que des films se déroulant dans un passé plus ou moins proche (Le Temps des rêves, Rabiye Kurnaz contre George Bush) ? Si ses films ont toujours été très fidèle au réalisme, ils sont devenus davantage didactique à mesure qu’ils remontent le temps. Dresen poursuit ici sa sage exploration de l’Histoire allemande, s’arrêtant pour la première fois sur la plus inévitable de toutes les cases inévitables : le nazisme et la résistance.

Hilde Coppi, qui a réellement existé, n’est pas filmée ici comme une superhéroïne rendue immense et inflexible par son sens moral. Cachée derrière ses lunettes d’étudiante androgyne, elle serait plutôt du genre à s’excuser de parler la bouche pleine en plein interrogatoire par la Gestapo. On peut remercier Dresen de savoir éviter l’iconisation à outrance et de ne pas forcer le trait non plus sur des horreurs déjà reconstituées cent fois ailleurs. Mais il pêche peut-être par l’excès inverse. Le film prend le parti de se focaliser davantage sur la vie amoureuse d’Hilde que sur ses actes politique et pourquoi pas ? Mais la terreur de l’époque y est tellement laissée hors champ que cela en manque de crédibilité. Hilde a beau être emprisonnée, elle a quand même du thé et des petits gâteaux dans sa cellule.

Le va-et-vient entre deux époques (la rencontre amoureuse puis l’emprisonnement) enferme From Hilde, With Love dans un train-train historique assez prévisible qui ne rend pas toujours justice à l’idée quand même assez saugrenue et audacieuse de raconter cette histoire-là avec beaucoup, beaucoup de douceur.

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par Gregory Coutaut

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