Berlinale 2019 | Critique : Faust

Sur la côte de l’État mexicain d’Oaxaca, les grondements des temps anciens ne sont jamais loin de la surface. Les récits de métamorphoses, de télépathie et de pactes avec le diable sont ancrés dans la colonisation et l’asservissement des Amériques. Les personnages de la légende de Faust se mêlent aux habitants, tandis que l’on continue inlassablement à tenter de coloniser et dompter la nature par une constante urbanisation. Par la littérature, les mythes et les métissages locaux, la frontière entre la réalité et la fiction, le visible et l’invisible n’a plus cours.

Faust
Mexique, 2018
De Andrea Bussmann

Durée : 1h10

Sortie : –

Note : 

LA NUIT DE TOUS LES MYSTÈRES

Dans Faust, il est question de disparitions inquiétantes, d’endroits hantés, de diable perché au mur. Le film mexicain de la Canadienne Andrea Bussmann a ceci de particulier qu’il explore un imaginaire extrêmement riche, mais que son dispositif aride le rapproche de l’expérimentation. L’image de Faust (et son 16mm) donne un caractère intemporel aux différents récits qui sont racontés. De multiples contes de nuit, dits sous la lune, à la lumière des étoiles ou à celle vacillante de la bougie.

On y croise des panthères qui parlent, des araignées mortelles. On visite une maison maudite, une tombe pas comme les autres. Le ressac des vagues constitue une entêtante mélodie ; c’est comme si le flux maritime charriait toutes ces histoires. Mais cette apparente générosité est quelque peu bridée par la démarche de la réalisatrice, certes poétique, mais qu’on avoue avoir trouvée un peu opaque.

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par Nicolas Bardot

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