En 1974, à la mort de sa mère, la jeune Alysia emménage à San Francisco avec son père, Steve, écrivain et militant homosexuel. Fairyland raconte leur vie de bohème, entre fêtes et déménagements, dans une ville où la communauté gay lutte pour la reconnaissance de ses droits et où le virus du sida commence à faire ses ravages.
Fairyland
Etats-Unis, 2023
De Andrew Durham
Durée : 1h54
Sortie : –
Note :
DADDY ISSUES
Suite au décès de son épouse, Steve déménage à San Francisco avec sa fille sous le bras. Tels ces protagonistes vaillants mais forcément sonnés, Fairyland nous plonge sans attendre dans le quartier hippie de Haight-Ashbury en plein dans les années 70 : sexualité sans frontières, drogues et un joyeux air de laisser-faire général. C’est un double récit d’apprentissage que nous raconte le film puisque’en parallèle de sa fille qui grandit dans ces conditions un peu folles, Steve va également s’épanouir en vivant enfin son homosexualité.
La première partie du récit est la plus efficace. Les ressorts de la comédie de dépaysement ou du choc des générations y donnent lieu à des dialogues amusants, notamment lorsque la jeune héroïne apprend les éléments de langages gay (« Papa était femme mais maintenant il est butch« ). C’est pourtant une autre phrase de dialogue, anodine en apparence, qui vient ironiquement mettre le doigt sur ce qui finit par clocher dans le film. Au détour d’une conversation, un personnage dit « inutile d’aller vers quelque chose de trop personnel, s’il vous plait ». C’est presque un comble pour ce qui est l’adaptation d’un récit autobiographique, mais Fairyland souffre en effet d’être souvent lisse et convenu.
Ici productrice, Sofia Coppola devait initialement écrire et réaliser cette adaptation. On devine qu’elle serait sans doute parvenue à mettre en scène, plutôt qu’à pointer d’un doigt appliqué, la solitude poignante et morbide cachée derrière les apparences festives. Mais inutile de reprocher à Fairyland de ne pas être un tout autre film. Au moment d’effectuer le virage vers l’émotion, le réalisateur Andrew Durham (qui signe ici son premier long) a certes la main un peu engourdie, mais cela ne l’empêche pas d’arriver à bon port et de retomber sur ses pattes dans une conclusion touchante.
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par Gregory Coutaut