A voir en ligne | Critique : El perro que no calla

Ses voisins sont à bout – chaque fois que Sebastian s’absente de chez lui, son chien hurle à la mort. Doit-il l’emmener avec lui au bureau ? Son employeur refuse d’en entendre parler. Renoncer à travailler n’est pas une option, Sebastian est donc contraint de passer d’un emploi à un autre, même si cela ne l’arrange pas…

El Perro que no calla
Argentine, 2021
De Ana Katz

Durée : 1h13

Sortie : 21/01/2022 (sur Mubi)

Note :

CHIENNE DE VIE

El perro que no calla de l’Argentine Ana Katz (qu’on connaît notamment grâce à La Fiancée errante, sorti chez nous en 2007) est un film qui a plus d’un tour dans son sac. Ce n’est pas immédiatement visible dans ce qui, de prime abord, ressemble à une comédie à froid efficace mais un peu « à formule ». Une rencontre burlesque de voisins sous leurs parapluies met le doigt sur un terrible problème : le chien du héros passe son temps à pleurnicher et cela ennuie tout le monde. On croit que cette anecdote sera le moteur du long métrage, mais c’est plutôt l’absurdité de celle-ci qui sert de principal motif au film.

Sebastian, la trentaine, n’est pas à proprement parler un gagnant. Sebastian est plutôt le genre de mec pour qui même les portes automatiques refusent de s’ouvrir. Sebastian enchaine les échecs un peu mous et les semi-déceptions – non, il n’est pas devenu écrivain réputé comme le rêvait sa famille. Ce portrait flirte peu à peu avec un certain manque de relief narratif avant qu’un décrochage extraordinaire (et qu’on ne révélera pas) vienne secouer tout cela. De manière totalement inattendue, El perro que no calla s’enfonce dans l’absurde et encore plus absurde, et c’est un bonheur de rire jaune et de mauvais esprit.

« C’est normal, tu vas t’habituer » entend-on dans El perro. S’habituer à une vie aux rebondissements totalement random, s’habituer au fait de vivre accroupi ? Non, certainement pas. Le refus de Sebastian ne passe pas par une combativité iconoclaste ou une façon corporate d’entrer dans le moule des règles sociales. Plutôt par une mélancolie dont il ne peut se défaire. Toute une vie durant, au fil d’un long métrage plus ambitieux et ambigu qu’on ne l’avait imaginé.


>>> El perro que no calla est disponible sur Mubi

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par Nicolas Bardot

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