Critique : Despedida

La nuit, par la fenêtre de la maison familiale, Ana 11 ans voit le fantôme de sa grand-mère entrer dans la forêt. Quand elle décide de la suivre, elle découvre un monde de fantaisie et de mystère, avec des sorcières, des créatures étranges et surtout, un chien sauvage qui garde le passage vers ce monde fantastique.

Despedida
Brésil, 2022
De Luciana Mazeto et Vinícius Lopes

Durée : 1h30

Sortie : 14/12/22

Note :

DANS LE JARDIN DE MON ÂME

Le duo brésilien Luciana Mazeto et Vinícius Lopes s’était fait remarquer à la Berlinale en 2020 avec son premier long métrage, Irmã, récit d’apprentissage onirique et merveilleux de sœurs. Cette formule reste presque la même dans leur nouveau film, Despedida, même si ce conte enfantin (à nouveau interprété presque uniquement par des enfants et pré-adolescents) semble s’adresser plus directement à un jeune public.

Despedida signifie adieu en portugais, et de fait, le récit débute par le décès de la grand-mère d’Ana. Celle-ci n’est pourtant pas bien loin puisque c’est dans le jardin que son fantôme apparait pour inviter Ana à la suivre, tel le lapin d’Alice aux pays des merveilles ou un personnage de Miyazaki. La poésie du cinéaste japonais semble en effet planer au-dessus de ce jardin magique qui sert de frontière entre le monde des vivants et des morts, royaume d’ailleurs davantage accueillant et farfelu que réellement inquiétant.

Despedida fut d’abord pensé par les cinéastes comme un court métrage et cela explique peut-être le manque de relief qui finit par lester le rythme de l’ensemble. Il manque sans doute ici le sens du basculement qui rendait Irmã si surprenant, et ce en dépit de certains passages animés ou en stop-motion. Ce défaut est cependant régulièrement rééquilibré par une direction artistique généreuse et riche en détails. Les masques et les costumes empruntent au monde animal, avec un côté joliment bricolé et presque naïf qui évoque par moments l’étrangeté bienvenue de l’animation tchèque. Tout miniature qu’elle soit, cette fable fait preuve d’un charmant sens de l’inventivité.

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par Gregory Coutaut

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