Festival de Busan | Critique : After the Fever

Sanae purge une peine de six ans de prison après avoir tenté de tuer son fiancé. A sa sortie de prison, elle fait la rencontre de Kenta, un ouvrier qui travaille dans la forêt et qu’elle épouse. La vie de Sanae va être à nouveau bouleversée lorsque l’épouse de son ex-fiancé se présente à sa porte.

After the Fever
Japon, 2023
De Akira Yamamoto

Durée : 2h18

Sortie : –

Note :

LA FIÈVRE DANS LE SANG

After the Fever démarre sans attendre : le premier plan du film montre des pas pressés dans des escaliers avant que l’on ne découvre un homme au sol, baignant dans son sang. Une ellipse tranchante avale plusieurs années qu’Asae, l’héroïne du long métrage, a passées en prison après avoir tenté d’assassiner son compagnon. Que se passe-t-il, comme le suggère le titre du film, après la fièvre ? Suite à cette césure, nous nous retrouvons dans un décor d’un blanc immaculé, à la table d’un restaurant chic où l’on bavarde autour d’assiettes généreusement remplies de homards. Plus tard, ce sont les douces couleurs d’automne qui enveloppent les personnages. Mais la fièvre d’Asae est-elle vraiment tombée ?

Le passé de la jeune femme n’est pas un secret à découvrir, et celui-ci est assez vite exposé. Ce passé resurgit-il, ou bien a-t-il été toujours présent ? Dans son second long métrage (après Speak Low, qui fut montré notamment au FID Marseille), le Japonais Akira Yamamoto fait le portrait trouble d’une jeune femme tout aussi ambiguë, et qui est interprétée de manière convaincante par Ai Hashimoto qu’on a pu voir dans Confessions de Tetsuya Nakashima ou plus récemment dans Tempura d’Akiko Oku. Sa mère souhaite la marier et lui trouver la « cage parfaite », mais Asae semble déjà vivre dans sa propre cage.

Le film, notamment par son utilisation des dialogues, devient de temps à autre trop littéral, et l’austérité radicale de l’ensemble manque peut-être d’un peu plus de feu à nos yeux. Mais After the Fever, présenté en compétition au Festival de Busan, n’est jamais meilleur que quand il n’explique rien, quand l’amour fou s’impose sans conditions, quand les scènes les plus mélodramatiques se déploient dans la plus profonde des pénombres. « Cesse d’insulter la réalité, ce passé est révolu » entend-on lors du long métrage, là où précisément le passé hante et ne s’éteint pas.

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par Nicolas Bardot

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