Critique : After Love

Situé dans la ville côtière de Douvres au sud de l’Angleterre, After Love suit Mary Hussain, qui, après le décès inattendu de son mari, découvre qu’il cachait un secret à seulement 34km de l’autre côté de la Manche, à Calais.

After Love
Royaume-Uni, 2020
De Aleem Khan

Durée : 1h29

Sortie : 29/09/2021

Note :

L’AMOUR, ET APRÈS

Une scène parfaitement quotidienne ouvre After Love, et celle-ci pourrait ouvrir les vannes du mélodrame – mais Mary, veuve, sous le choc, est plutôt à l’arrêt. Le film tire son efficacité immédiate par la sobriété de l’écriture et du découpage. L’économie de dialogues nous invite à nous plonger dans la tête de l’héroïne – et plus précisément dans la tempête qui souffle sous son crâne lorsqu’elle fait une découverte inattendue sur son mari. Pour son premier long métrage, le Britannique Aleem Khan marie avec une certaine dextérité le drame intimiste au maxi-mélodrame, les détails du quotidien aux rebondissements rocambolesques.

Le film a pour lui d’être accessible et généreux, mais il est aussi parfois trop lisible. Qu’est-ce qui se fissure en Mary lorsque celle-ci contemple le plafond qui lui aussi se lézarde ? Qu’est-ce qui se passe en elle lorsqu’elle observe une falaise qui s’écroule ? Les réponses sont un peu trop évidentes. Et quand le cinéma nous épargnera t-il ce cliché du protagoniste en souffrance qui regarde longuement son corps dans le miroir ? After Love est un film sur le secret, mais paradoxalement cette histoire manque de secret pour nous.

After Love, néanmoins, fait preuve d’un savoir-faire qui fonctionne. C’est en partie dû à la qualité de l’interprétation, celle des deux actrices principales : la Britannique Joanna Scanlan et la Française Nathalie Richard. Leur duo fournit au film les ambigüités qui manquent peut-être parfois au récit. Grâce à elles, les deux héroïnes qu’elles incarnent sont éloignées et réunies de manière plutôt émouvante.

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par Nicolas Bardot

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