La 72e édition de la Berlinale s’est achevée ce weekend et vous avez pu la suivre quotidiennement sur Le Polyester. Parmi les temps forts du festival, il y a à n’en pas douter ses sélections courts métrages, remplies d’œuvre brillantes, audacieuses et marquantes. Nous vous proposons un tour d’horizon de 10 coups de cœur.
• Bird in the Peninsula, Atsushi Wada (Japon)
L’histoire : Des enfants dansent en musique sous la supervision de leur professeur. Une jeune fille assiste à la scène et vient perturber leur rituel.
Pourquoi on l’aime : Lauréat d’une mention spéciale au palmarès, Bird in the Peninsula du Japonais Atsushi Wada (lire notre entretien) est un court métrage singulier et séduisant, à l’étrangeté ronde et pastel et au surréalisme captivant.
• By Flavio, Pedro Cabeleira (Portugal)
L’histoire : Une jeune mère tente de trouver la célébrité grâce aux réseaux sociaux, aidée lors de ses photoshoots par son fils Flávio. Sa rencontre avec un rapper va (peut-être) changer sa vie.
Pourquoi on l’aime : Dans ce film tendre et poignant, voilé d’un certain onirisme, le Portugais Pedro Cabeleira (lire notre entretien) trouve le bon point de vue en évitant paternalisme et condescendance envers son héroïne. Une grande réussite qui déjoue les clichés de certains drames sociaux.
• Dirndlschuld, Wilbirg Brainin-Donnenberg (Autriche)
L’histoire : Pour certains, un dirndl (robe traditionnelle bavaroise) n’est qu’une jolie tenue colorée avec un tablier ; pour d’autres, c’est une provocation avec une charge symbolique. Une lecture qui évolue selon les époques et les générations.
Pourquoi on l’aime : Tourné en Super 8 comme si l’on exhumait de vieux souvenirs, Dirndlschuld de l’Autrichienne Wilbirg Brainin-Donnenberg est un exercice fascinant qui se rapproche de plus en plus du présent, passant de la carte postale désuète à une réalité grinçante.
• El sembrador de estrellas, Lois Patiño (Espagne)
L’histoire : Des lumières lointaines révèlent le contour d’une ville. Des navires illuminés traversent l’eau avec des personnes endormies à bord tandis que la nuit semble devenir liquide. Le semeur d’étoiles les réveille et voyage avec eux…
Pourquoi on l’aime : A l’image de son fascinant long métrage Red Moon Tide (déjà passé par la Berlinale), l’Espagnol Lois Patiño signe un court métrage hypnotique, visuellement bluffant, où l’approche à la fois expérimentale et minimaliste ouvre la porte d’un mystérieux imaginaire SF.
• Further and Further Away, Polen Ly (Cambodge)
L’histoire : Un frère et une sœur passent leur dernier jour dans un petit village du nord-est du Cambodge avant de rejoindre la ville. Ils vivent chacun cette situation de manière différente…
Pourquoi on l’aime : Dans ce film co-produit par Davy Chou, le Cambodgien Polen Ly pose un regard d’une délicatesse absolue sur les liens familiaux, le deuil et les adieux, le passé et le futur. Une merveille épurée, poétique et d’une profonde humanité.
• Histoire pour 2 trompettes, Amandine Meyer (France)
L’histoire : Histoire pour 2 trompettes est un récit initiatique et intime dans lequel l’autrice livre, sous forme de conte, les étapes clés de sa construction de femme et artiste.
Pourquoi on l’aime : La Française Amandine Meyer (lire notre entretien) signe un véritable bijou avec ce film profondément émouvant, mélancolique et poétique. Visuellement superbe, Histoire pour 2 trompettes est traversé par un charme magique durant ses cinq minutes suspendues.
• House of Existence, Joung Yumi (Corée du Sud)
L’histoire : Une maison s’effondre. Tandis que les murs s’écroulent un à un, son intérieur est peu à peu révélé.
Pourquoi on l’aime : Passée par Cannes et sélectionnée pour la troisième fois à la Berlinale, la Coréenne Joung Yumi signe un film aussi minimaliste que vertigineux où une maison délicatement crayonnée est regardée comme un fragile espace mental.
• Starfuckers, Antonio Marziale (États-Unis)
L’histoire : Une soirée intime entre un réalisateur et son escort prend une autre tournure lorsque l’imprévu s’invite.
Pourquoi on l’aime : Starfuckers est un récit aussi riche qu’imprévisible. Est-ce un film sur de brutales dynamiques de pouvoir ou bien un jeu de rôles ambigu ? Le cinéaste se sert avec intelligence du drag pour brouiller les pistes de manière stimulante.
• Terminal Norte, Lucrecia Martel (Argentine)
L’histoire : Pendant le confinement de 2020, Lucrecia Martel rentre chez elle à Salta, en Argentine. Elle suit Julieta Laso, qui la présente à un groupe de femmes artistes et rebelles.
Pourquoi on l’aime : Dans les bois, dans la nuit ou au bord du monde, Lucrecia Martel met brillamment en scène un sabbat de sorcières où l’on échange musicalement au sujet d’expériences queer. Le portrait galvanisant d’une communauté filmée comme une utopie chaleureuse.
• Trap, Anastasia Veber (Russie)
L’histoire : La vie de quelques jeunes adultes en Russie, dont Marina et son frère Sasha, entre entrainement sportif et fêtes nocturnes, les contrôles de police et le désir d’être là l’un pour l’autre.
Pourquoi on l’aime : Ours d’or du meilleur court métrage, Trap est le film de fins d’études de la jeune Russe Anastasia Veber. A la fois âpre et éthéré, Trap met en scène une chorégraphie magnétique à travers une indéniable aisance formelle.
Dossier réalisé par Nicolas Bardot & Gregory Coutaut le 21 février 2022.
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