C’est parti pour la 25e édition de Chéries Chéris, festival LGBTQI et +++ de Paris ! Son délégué général et programmateur Grégory Tilhac nous a présenté cette nouvelle édition. Nous vous proposons un gros plan sur les temps forts avec 5 films + 1 bonus spécial…
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• Après la nuit, Marius Olteanu (compétition fiction)
Le pitch : Dana et Arthur, la quarantaine, sont mariés depuis près de dix ans. C’est un couple que la société, famille et amis semblent apprécier lorsqu’ils sont tous les deux, et mépriser quand ils sont seuls. À cause de leurs besoins, de leurs croyances, de ce que la vie leur offre, de leurs démons intimes. Un jour, ils doivent décider si laisser partir l’autre est la plus grande des preuves d’amour.
Pourquoi il faut le voir : Primé à la Berlinale, d’’une grande qualité d’écriture, Après la nuit propose des personnages complexes et sait varier les tons à partir d’un sujet peu traité par le cinéma roumain. Le film est également porté par ses acteurs dont le divin Cristian Popa dans le rôle principal.
• Brooklyn Secret, Isabel Sandoval (compétition fiction)
Le pitch : Olivia travaille comme soignante auprès d’Olga, une grand -mère russe ashkénaze de Brighton Beach à Brooklyn. Fragilisée par sa situation d’immigrante philippine, elle paie secrètement un Américain pour organiser un mariage blanc. Alors que celui-ci se rétracte, elle rencontre Alex, le petit fils d’Olga, avec qui elle ose enfin vivre une véritable histoire d’amour…
Pourquoi il faut le voir : En apparence assez humble, ce drame délicat parvient avec finesse à parler de problématiques communes à tous les marginaux – qu’il s’agisse de minorités sexuelles, d’immigrés ou de travailleurs en situations précaires. Un film, comme le note justement sa réalisatrice, « politique et sensuel ».
• Cancion sin nombre, Melina León (hors compétition)
Le pitch : Pérou, au plus fort de la crise politique des années 80. Georgina attend son premier enfant. Sans ressources, elle répond à l’annonce d’une clinique qui propose des soins gratuits aux femmes enceintes. Mais après l’accouchement, on refuse de lui dire où est son bébé. Décidée à retrouver sa fille, elle sollicite l’aide d’un journaliste, Pedro Campos, qui accepte de mener l’enquête.
Pourquoi il faut le voir : C’était l’une des grandes révélations du dernier Festival de Cannes, où la réalisatrice péruvienne était sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs. Melina León raconte une histoire glaçante qui se déroule encore un peu partout, en cachette, dans toutes les marges que nos sociétés perpétuent.
• Normal, Adele Tulli (compétition documentaire)
Le pitch : Normal examine les rôles de genre définis de manière rigide et la soumission non critique aux diktats de la (hétéro)normativité. Il décrit comment les identités féminines et masculines sont interprétées dans des interactions quotidiennes, à travers un collage de scènes immersives filmées dans toute l’Italie.
Pourquoi il faut le voir : Venue du pays du bunga-bunga, l’Italienne Adele Tulli observe les mille et un rituels assignés aux garçons et aux filles par la société. En creux, le film décrit un modèle hétérosexuel complètement déglingué et pose des questions universelles et pertinentes sur ce que constitue la « normalité ».
• Yours in Sisterhood, Irene Lusztig (compétition documentaire)
Le pitch : Dans les années 70, des centaines de femmes envoyaient leurs lettres au Ms. Magazine, le premier magazine féministe grand public de cette décennie, en les signant «Avec sororité». La plupart n’ont jamais été publiées. Quarante ans plus tard, la cinéaste Irene Lusztig parcourt les États-Unis, en s’arrêtant dans les villes où ces lettres ont été écrites, et invite les femmes de la région à réincarner la voix des auteures, en lisant leurs lettres face caméra, et évoquant les secrets les plus intimes et sincères, tout en les reliant à leurs expériences personnelles d’aujourd’hui.
Pourquoi il faut le voir : Yours in Sisterhood est un documentaire passionnant sur le féminisme et les questions de genre. En quoi le féminisme du passé éclaire t-il celui du présent ? Quel chemin parcouru ? Yours in Sisterhood est pour nous un film important et sa réalisatrice Irene Lusztig figurait dans notre dossier des réalisatrices à suivre de près, mis en ligne pour le lancement de notre site.
+ Bonus : Swinguerra, Benjamin de Burca & Bárbara Wagner (Séance queer spéciale voguing & ballroom). Sur le terrain de sport d’une école, des danseur.euse.s s’entrainent sous l’œil aiguisé de leur chorégraphe. Les désirs personnels alimentent des tensions alors qu’un groupe rival les observe. Ce court métrage de 23 minutes était l’un des temps forts de la dernière Biennale d’art contemporain de Venise. Le pavillon brésilien présentait en effet ce film avec une sélection de photographies de ses protagonistes, pour un résultat à la fois hypnotique et politique.
Nicolas Bardot
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