Quels sont les films à ne pas manquer lors de ce riche mois ciné de décembre ? Le Polyester a fait le tri pour vous…
• Madres paralelas, Pedro Almodóvar (1er décembre)
L’histoire : Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée…
Pourquoi il faut le voir : Madres paralelas est un mélo généreux et immense, dans lequel Pedro Almodovar retrouve sa verve politique. Prix d’interprétation féminine à la Mostra pour Penelope Cruz, c’est le meilleur film de son auteur depuis 15 ans.
• Au commencement, Dea Kulumbegashvili (1er décembre)
L’histoire : Yana vit une existence rangée dans une petite ville de province géorgienne orthodoxe, au sein d’une communauté de Témoins de Jéhovah. Quand le lieu de culte où son mari officie est incendié par des extrémistes, un mystérieux enquêteur s’empare de l’affaire. Le monde de Yana bascule alors.
Pourquoi il faut le voir : Quadruplement primé à San Sebastian (film, mise en scène, scénario, actrice – excusez du peu), ce drame troublant est visuellement époustouflant et révèle une grande cinéaste.
• Au cœur du bois, Claus Drexel (8 décembre)
L’histoire : Dans le légendaire Bois de Boulogne, Samantha, Isidro, Geneviève et les autres font le plus vieux métier du monde. Entre confidences, humour et dignité, ils et elles nous emmènent au coeur du Bois…
Pourquoi il faut le voir : C’est un formidable portrait polyphonique et politique qui regarde et écoute les travailleuses du sexe comme peu d’autres longs métrages avant lui.
• Ham on Rye, Tyler Taormina (8 décembre)
L’histoire : Tous les adolescents de la ville natale de Haley se parent de leurs plus beaux atours pour, comme il est de coutume de dire, « le plus important jour de leur vie ». Enthousiastes, ils traversent la ville en ordre dispersé, en route vers un destin inconnu. Haley, en revanche, marche d’un pas plus réticent, sceptique sur le bien-fondé de cette tradition éculée au rite de passage étrange qui les attend au bout du chemin.
Pourquoi il faut le voir : Derrière son apparence de teen movie archétypal, ce long métrage séduisant fait preuve de personnalité et son minimalisme sait inviter la bizarrerie.
• Les Amants sacrifiés, Kiyoshi Kurosawa (8 décembre)
L’histoire : Kobe, 1941. Yusaku et sa femme Satoko vivent comme un couple moderne et épanoui, loin de la tension grandissante entre le Japon et l’Occident. Mais après un voyage en Mandchourie, Yusaku commence à agir étrangement… Au point d’attirer les soupçons de sa femme et des autorités. Que leur cache-t-il ? Et jusqu’où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ?
Pourquoi il faut le voir : Prix de la mise en scène à la Mostra de Venise, Kiyoshi Kurosawa signe un drame historique stylé dont la classe léchée se fissure peu à peu pour laisser rentrer l’étrangeté (critique bientôt en ligne).
• Où est Anne Frank !, Ari Folman (8 décembre)
L’histoire : Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à qui était dédié le célèbre journal, a mystérieusement pris vie de nos jours dans la maison où s’était réfugiée Anne avec sa famille, à Amsterdam, devenue depuis un lieu emblématique recevant des visiteurs du monde entier. Munie du précieux manuscrit, qui rappelle ce qu’Anne a vécu il y a plus de 75 ans, Kitty se lance à sa recherche en compagnie de son nouvel ami Peter, qui vient en aide aux réfugiés clandestins ; elle découvre alors sidérée qu’Anne est à la fois partout et nulle part.
Pourquoi il faut le voir : Le réalisateur de Valse avec Bachir et du Congrès revient avec un film aussi inattendu que politique, dévoilé lors du dernier Festival de Cannes (critique bientôt en ligne).
• Bad Luck Banging or Loony Porn, Radu Jude (15 décembre)
L’histoire : Emi, une enseignante, voit sa carrière et sa réputation menacées après la diffusion sur Internet d’une sextape tournée avec son mari. Forcée de rencontrer les parents d’élèves qui exigent son renvoi, Emi refuse de céder à leur pression, et questionne alors la place de l’obscénité dans nos sociétés.
Pourquoi il faut le voir : Ours d’or à la Berlinale, ce long métrage qui ne ressemble à aucun autre est une farce mordante, méchante et jubilatoire ainsi qu’un immense film sur la bêtise.
• Madeleine Collins, Antoine Barraud (22 décembre)
L’histoire : Judith mène une double vie entre la Suisse et la France. D’un côté Abdel, avec qui elle élève une petite fille, de l’autre Melvil, avec qui elle a deux garçons plus âgés. Peu à peu, cet équilibre fragile fait de mensonges, de secrets et d’allers-retours se fissure dangereusement. Prise au piège, Judith choisit la fuite en avant, l’escalade vertigineuse.
Pourquoi il faut le voir : Virginie Efira est souveraine dans cette pépite camp qui combine sérieux, étrangeté, sens du grotesque assumé et cruauté presque moqueuse.
• The Cloud in Her Room, Xinyuan Zheng Lu (22 décembre)
L’histoire : C’est un hiver humide à Hangzhou, Muzi rentre pour le nouvel an lunaire. L’ancien appartement de ses parents est toujours là. Un lit, une chaise abandonnée, une fenêtre abimée – les restes d’une relation qui a évolué. Son père a fondé une nouvelle famille, sa mère est en couple avec un étranger ; Muzi replonge dans ses souvenirs et tente de trouver des repères dans cette ville si familière et pourtant si changée.
Pourquoi il faut le voir : Couronné au Festival de Rotterdam, voilà un ovni à l’onirisme aussi étrange que poétique. Un vrai talent à suivre.
• Lamb, Valdimar Jóhannsson (29 décembre)
L’histoire : María et Ingvar vivent reclus avec leur troupeau de moutons dans une ferme en Islande. Lorsqu’ils découvrent un mystérieux nouveau-né, ils décident de le garder et de l’élever comme leur enfant. Cette nouvelle perspective apporte beaucoup de bonheur au couple, mais la nature leur réserve une dernière surprise…
Pourquoi il faut le voir : Primé à peu près partout où il est passé, ce film fantastique très réussi, surprenant et excitant fait écarquiller les yeux et fait pousser des « oh ! » – que demander de plus pour un premier long métrage ?
Dossier réalisé par Nicolas Bardot le 30 novembre 2021.
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