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Quels sont les films à ne pas manquer en mars ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
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• Black Dog, Hu Guan (5 mars)
L’histoire : Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.
Pourquoi il faut le voir : Découvert au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, Black Dog du Chinois Hu Guan dépeint de manière saisissante une cité fantôme et fait preuve d’un talent bluffant pour offrir de saisissantes perspectives visuelles sur cet endroit du bout du monde. L’acteur Eddie Peng apporte une force et une fragilité dans ce récit allégorique où humains et chiens abandonnés se reflètent à l’écran.
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• Blue Sun Palace, Constance Tsang (12 mars)
L’histoire : A New-York, un salon de massage chinois sert de refuge à Didi, Amy et leurs amies. Loin de leur pays d’origine, elles forment une vraie famille. Quand Didi disparaît, Cheung, son amant, tente de trouver avec Amy l’espoir d’une nouvelle vie…
Pourquoi il faut le voir : Premier long métrage de l’Américaine Constance Tsang, dévoilé au dernier Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique, Blue Sun Palace est un drame pudique où douceur et douleur se mêlent. Les protagonistes y suivent des parcours au relief inattendu, avec un deuil qui n’est pas forcément exprimé comme on l’attend.
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• La Cache, Lionel Baier (19 mars)
L’histoire : Christophe, 9 ans, vit les événements de mai 68, planqué chez ses grands-parents, dans l’appartement familial à Paris, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère. Tous bivouaquent autour d’une mystérieuse cache, qui révèlera peu à peu ses secrets…
Pourquoi il faut le voir : Tout récemment dévoilé en compétition à la Berlinale, La Cache est une libre et intelligente adaptation du texte de Christophe Boltanski, Prix Femina en 2015. Le Suisse Lionel Baier signe une comédie dramatique inventive sur l’héritage – de la judéité et de son traumatisme, de la France et de son Histoire, et tout simplement de l’héritage familial.
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• Vermiglio ou la mariée des montagnes, Maura Delpero (19 mars)
L’histoire : Au cœur de l’hiver 1944. Dans un petit village de montagne du Trentin, au nord de l’Italie, la guerre est à la fois lointaine et omniprésente. Lorsqu’un jeune soldat arrive, cherchant refuge, la dynamique de la famille de l’instituteur local est changée à jamais. Le jeune homme et la fille aînée tombent amoureux, ce qui mène au mariage et à un destin inattendu…
Pourquoi il faut le voir : Grand Prix à la Mostra de Venise, Vermiglio ou la mariée des montagnes de l’Italienne Maura Delpero fait le portrait profondément humain d’une communauté. C’est une œuvre délicate, d’une très grande beauté, mais qui se distingue également par sa rugosité. Avec poésie et sensibilité, la cinéaste raconte des vies secrètes, chuchotées et espérées.
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• Tardes de soledad, Albert Serra (26 mars)
L’histoire : A travers le portrait du jeune Andrés Roca Rey, star incontournable de la corrida contemporaine, Albert Serra dépeint la détermination et la solitude qui distinguent la vie d’un torero. Par cette expérience intime, le réalisateur livre une exploration spirituelle de la tauromachie, il en révèle autant la beauté éphémère et anachronique que la brutalité primitive.
Pourquoi il faut le voir : Couronné au Festival de San Sebastian, Tardes de soledad est le premier documentaire de l’Espagnol Albert Serra (lire notre entretien). Avec ce film qui narre le quotidien d’un torero, il signe un nouveau geste esthétique stupéfiant. Tardes de soledad met en avant la vanité absurde de la corrida, cet affrontement ultra-codifié à la fois pathétique et flamboyant entre l’Homme et la Nature.
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• Some Rain Must Fall, Qiu Yang (26 mars)
L’histoire : Femme au foyer de 40 ans, Cai a perdu la notion de qui elle est et de ce qu’elle veut devenir. Lors d’un match de basketball de sa fille, elle blesse accidentellement une femme âgée. Cet événement apparemment anodin devient le catalyseur d’une vie qui bascule, alors que des événements du passé refont surface et qu’elle se dirige vers un avenir inconnu.
Pourquoi il faut le voir : Dans ce premier long métrage primé l’an passé à la Berlinale, le Chinois Qiu Yang fait preuve d’un talent qui crève les yeux pour installer une captivante tension. La mise en scène du cinéaste est très inspirée : il n’y a pas un plan de Some Rain Must Fall qui soit filmé platement. Le cinéaste parvient à composer de manière originale le puissant portrait d’un personnage, où l’inexprimé et le non-dit hantent l’image.
Nicolas Bardot
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