Le palmarès du Festival Biarritz Amérique Latine 2018

Le palmarès de la 27e édition du Festival Biarritz Amérique Latine a été dévoilé. Le réalisateur Laurent Cantet a présidé le jury compétition.

L’Abrazo du meilleur film a couronné le Colombien Les Oiseaux de passage de  Ciro Guerra et Cristina Gallego. Ce long métrage a fait sa première mondiale en mai dernier au Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Il raconte, dans les années 1970 en Colombie, l’histoire d’une famille d’indigènes Wayuu qui se retrouve au cœur de la vente florissante de marijuana à la jeunesse américaine. Quand l’honneur des familles tente de résister à l’avidité des hommes, la guerre des clans devient inévitable et met en péril leurs vies, leur culture et leurs traditions ancestrales. C’est la naissance des cartels de la drogue…

Les Oiseaux de passage représentera la Colombie pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Ce film sortira en France le 20 février 2019.

Le prix du jury est allé à l’Argentin La Flor de Mariano Llinás. Dévoilé l’été dernier lors du Festival de Locarno, ce long métrage a pour particularité de durer… près de 14 heures. La Flor est un hommage à l’histoire du cinéma en six épisodes, inspirés par différentes formes cinématographiques. Chaque épisode correspond à un genre. Le premier pourrait être considéré comme un film de série B, comme les Américains avaient l’habitude d’en faire les yeux fermés et qu’ils ne peuvent plus tourner aujourd’hui. Le deuxième épisode est une sorte de comédie musicale avec un soupçon de mystère. Le troisième est un film d’espionnage. Le quatrième est difficile à décrire. Le cinquième est inspiré d’un vieux film français. Le dernier s’intéresse à des femmes retenues en captivité au XIXème siècle qui reviennent du désert et des terres indiennes après bien des années…

La Flor sera distribué dans les salles françaises courant 2019.

Le prix de la critique a récompensé le Brésilien Deslembro de Flávia Castro. Ce film raconte l’histoire de Joana, une adolescente, qui nourrit son esprit de littérature et de rock. En 1979, alors qu’elle vit à Paris, une loi d’amnistie est votée au Brésil. Du jour au lendemain et contre son gré, elle retourne dans un pays qu’elle connaît à peine. Au début des années 1980, à Rio de Janeiro – sa ville natale où son père a été victime de disparition forcée – elle retrouve par bribes les souvenirs de son enfance fragmentée…

Enfin, le prix du public a été remporté par l’Uruguayen Compañeros de Álvaro Brechner. Ce film se déroule en 1973, alors que l’Uruguay bascule en pleine dictature. Trois opposants politiques sont secrètement emprisonnés par le nouveau pouvoir militaire. Jetés dans de petites cellules, on leur interdit de parler, de voir, de manger ou de dormir. Au fur et à mesure que leurs corps et leurs esprits sont poussés aux limites du supportable, les trois otages mènent une lutte existentielle pour échapper à une terrible réalité qui les condamne à la folie… Ce film sortira le 27 mars 2019 en France.

Le prix du meilleur documentaire, dont le jury est présidé par la réalisatrice colombienne Catalina Vilar, a couronné le Brésilien Bixa Travesty de Claudia Priscilla et Kiko Goifman. Dévoilé en début d’année à la Berlinale, ce documentaire raconte l’histoire de Linn da Quebrada, qui s’autodéfinit comme une « terroriste du genre ». Originaire d’une région très pauvre de São Paulo, elle se heurte à de nombreux préjugés sexuels et raciaux. Ses compositions funk sont une arme pour lutter contre le machisme. Sur scène, ses prestations scéniques crues et téméraires cherchent constamment à remettre en question les paradigmes établis et les stéréotypes.

Le prix du court métrage, dont le jury est présidé par le réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante, est allé à O Orfao de la Brésilienne Carolina Markowicz.

Retrouvez tous les détails concernant le palmarès sur le site officiel.

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