La 39e édition du Festival de Sundance, que vous avez pu suivre en direct toute la semaine sur Le Polyester (retrouvez notre couverture composée de 25 critiques, plus d’autres à venir, et 3 entretiens), s’achève ce weekend. Parmi les 64 courts métrages présentés au Festival, notre attention s’est plus particulièrement portée sur 10 que nous vous proposons de découvrir.
• A Short Story, Bi Gan (Chine)
L’histoire : Il était une fois un étrange chat noir vêtu d’un long manteau, sans ami, sans maison et sans but dans la vie. Un jour, une rencontre avec un épouvantail entraîne le chat noir dans une quête mystérieuse…
Pourquoi on l’aime : Répondant à une commande d’une marque de nourriture pour chats, Bi Gan met sa virtuosité formelle au service d’un conte joueur et rêveur sous l’influence ludique d’Alice aux pays des merveilles. A Short Story est actuellement à découvrir sur Mubi.
• Christopher at Sea, Tom CJ Brown (France/Royaume-Uni)
L’histoire : Passager à bord d’un cargo retournant en Europe, Christopher commence à s’interroger sur sa santé mentale et sa perception du temps. Ses obsessions et ses fantasmes commenceraient-ils à prendre racine dans la réalité ?
Pourquoi on l’aime : Lyrique et visuellement flamboyante, cette romance contrariée en haute mer est traversée par une puissante tension érotique.
• The Dalles, Angalis Field (Etats-Unis)
L’histoire : A force d’aider sa famille à vendre des cerises, Cam a l’habitude de voir toujours les mêmes clients venir au stand. Un jour, un beau cycliste lui demande comment rejoindre le site de cruising le plus proche. Cam prend la question comme une invitation à le suivre.
Pourquoi on l’aime : Angalis Field parvient à créer une atmosphère visuelle à la fois ludique et sensuelle, qui vient déjouer les quiproquos sur le genre du protagoniste.
• I Have No Tears and I Must Cry, Luis Fernando Puente (Etats-Unis)
L’histoire : Maria Luisa est prête à enfin s’extirper des limbes de l’immigration, mais son entretien final pour obtenir sa carte verte prend une tournure inattendue Elle doit soudain faire face à l’angoisse de perdre la vie qu’elle avait planifiée.
Pourquoi on l’aime : Une seule scène, un seul lieu (ou presque), et trois personnages de part et d’autre d’un bureau. Sur cette base très sobre, Luis Fernando Puente bâtit savamment un crescendo de tension brute.
• In the Big Yard Inside the Teeny-Weeny Pocket, Yoko Yuki (Japon)
L’histoire : Quand il rétrécit, il se dilate. Il flotte et il coule. Il sépare mais connecte. Quand je pense que je suis en train de les regarder, ce sont en réalité eux qui me regardent.
Pourquoi on l’aime : Des dessins d’enfants sont transpercés par une énergie chaotique. Derrière les couleurs pop et criardes, ce trip absurde possède une énergie primitive presque inquiétante. L’ovni de cette sélection.
• Nocturnal Burger, Reema Maya (Inde)
L’histoire : Une enquête sur une affaire de maltraitance d’enfants dans un poste de police à Mumbai.
Pourquoi on l’aime : Un puissant portrait de groupe où la tension ne nait pas du fait divers relaté mais de la finesse avec laquelle le film marie ellipses et changements de point de vue.
• Well Wishes My Love, Your Love, Gabriel Gabriel Garble (Suède/Malaisie)
L’histoire : Nouvellement orphelin et fraîchement blessé, un garçon prête à son ami une prothèse de bras pour la journée. Le compagnon expose le bras à différentes textures et matériaux, et enregistre les résultats. Qu’adviendra-t-il du membre et des enregistrements vidéo?
Pourquoi on l’aime : L’un des films d’animation au style le plus singulier de cette édition, tout en vagues et vibrations, comme si les images elles-mêmes rayonnaient.
• When You Left Me On That Boulevard, Kayla Abuda Galang (Etats-Unis)
L’histoire : Ly et ses cousines se défoncent avant d’affronter une turbulente réunion de famille pour Thanksgiving.
Pourquoi on l’aime : La timidité maladroite de cette protagoniste ado est ici filmée avec un mélange de tons enthousiasmant, entre comédie et nostalgie. Le Grand Prix de cette édition.
• White Ant, Shalini Adnani (Inde)
L’histoire : Un homme est rappelé dans son village pour venir traiter une infestation de termites qui menace de détruire sa maison d’enfance.
Pourquoi on l’aime : Un drame étrange sur le dépaysement, où le sentiment d’inquiétante étrangeté passe par un remarquable travail sur le son.
• Will You Look At Me, Shuli Huang (Chine)
L’histoire : Un jeune cinéaste chinois entame un voyage introspectif en revenant dans sa ville natale. A cette occasion, une conversation longtemps différée avec sa mère les plonge tous deux dans une quête d’acceptation et d’amour.
Pourquoi on l’aime : Un coming out en forme d’herbier intime, dont les images en super 8 possèdent une émouvante texture.
>>>Notre couverture de l’edition 2023 du Festival de Sundance
Dossier réalisé par Gregory Coutaut le 28 janvier 2023.
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