Festival de Cannes | Entretien avec Veronica Martiradonna

Dévoilé à la Semaine de la Critique, Supersilly est un film d’animation faussement enfantin qui a un pied dans un cauchemar claustrophobe et l’autre dans une profonde tristesse. L’étrange voyage intérieur de l’héroïne est raconté avec un crayonné délibérément intense et des personnages vaguement humains, mais trop souriants pour être honnêtes. La réalisatrice Veronica Martiradonna nous en dit davantage sur ce singulier court métrage qui nous met des couleurs explosives plein les yeux.


Quel a été le point de départ pour Supersilly ? Comment vous est venu ce titre et que souhaitiez-vous qu’il évoque aux spectateurs ?

(Elle répond aux deux questions à la fois, ndlr) Le point de départ était une comptine que j’ai écrite en 2020 et qui s’appelait  »FILASTROCCASUPERSCIOCCA » qui se traduit par  »Comptine superidiote ». Il y avait déjà dans ce poème tout ce que j’ai fini par traduire en images ici. J’ai juste commencé à écrire et après un long moment, de façon consciente, j’ai compris ce que je voulais raconter pour de vrai 🙂 J’ai décidé de ne conserver que Supersilly comme titre parce que je veux garder les choses aussi légères que possible : la réalité est un champ de bataille et pour moi cette tragédie est plus que suffisante.



Le style d’animation de Supersilly possède quelque chose de naïf et de brutal. Que vouliez-vous évoquer avec ces dessins enfantins et fous à la fois ?

Il s’agit tout simplement de ma façon de dessiner et de peindre. Ce sont mes formes : à la fois enfantines et violentes, toujours à la limite entre douceur et folie, comme de la barbe à papa.



Qui sont vos cinéastes préférés, ou qui vous inspirent le plus ?

J’ai une totale obsession pour le cinéma, je regarde beaucoup de films. Mes films préférés sont Max et les maximonstres de Spike Jonze, À bout de souffle de Godard et Space Jam de Joe Pytka (mon numéro 1 bien sûr).

Quel est le dernier film que vous avez vu qui vous a donné l’impression de voir quelque chose de nouveau ou d’inédit ?

Flow de Gints Zilbalodis (Sacrebleu Productions !!) 🙂



Entretien réalisé par Gregory Coutaut le 29 mai 2024.

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