Mois des Fiertés | Entretien avec Jeffrey Scary

Jeffrey Scary est le créateur et MC des soirées Drag My King. Comme son nom le suggère, ce cabaret met les drag kings à l’honneur dans des shows où le fun ne perd jamais de vue le politique. Généreux et loufoque, Jeffrey est volontiers inspiré par le cinéma pour ses prestations. Rencontre avec cette figure-clef du drag dans le cadre de notre dossier Mois des Fiertés.

Le cinéma est-il une source d’inspiration de ton drag ? Des icônes t’ont-elles servi de référence ?

En tant que cinéphile oui, le cinéma m’inspire depuis toujours ! Mes icônes sont Julie Andrews dans Victor Victoria de Blake Edwards, Tim Curry dans le Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman, Divine dans Pink Flamingos de John Waters (que j’adore), Dustin Hoffmann dans Tootsie de Sidney Pollack, Robin Williams dans Mrs Doubtfire de Chris Columbus et Hilary Swank dans Boys Dont Cry de Kimberly Peirce. Je citerais aussi des films comme Talons Aiguilles de Pedro Almodovar, Priscilla folle du désert de Stephan Elliott ou Querelle de Fassbinder.

Dans mes numéros sur scène j’ai créé un vampire en hommage au Dracula de Coppola, un Ratigan en référence à Basil, détective privé et un Witcher d’après la série télévisée. En tant que MC, j’ai interprété le lapin de Donnie Darko également.

Si tu avais carte blanche, quel acteur ou quelle actrice de cinéma souhaiterais-tu relooker en drag king ?

Si j’avais carte blanche, je transformerais Isabelle Huppert, Eva Green et Milla Jovovich, ainsi que Brad Pitt, Adrien Brody et Gaspard Ulliel.

Y a-t-il un film dans lequel tu aurais rêvé de jouer en drag ?

En king, j’aurais adoré jouer dans Victor Victoria, Tomboy de Céline Sciamma et Pink Flamingos.

En quoi ton drag est-il politique à tes yeux ?

Mon drag est politique parce qu’il affirme son choix et non-choix de genre. Il se bat pour le faire connaitre (et par là) accepter du grand public. Il revendique sa place dans la société, son droit à ne pas rentrer dans les cases par son côté queer et genderfuck.