Entretien avec Caru Alves de Souza

Après un brillant parcours en festivals, Je m’appelle Bagdad est sorti ce mercredi 22 septembre en France. Le film raconte l’histoire d’une jeune skateuse de 17 ans dont la vie va changer au contact de ses homologues féminines. C’est un attachant récit d’apprentissage qui porte un regard chaleureux sur la sororité. Sa réalisatrice, la Brésilienne Caru Alves de Souza, est notre invitée de ce Lundi Découverte.


Quel a été le point de départ de Je m’appelle Bagdad ?

Le film est librement adapté d’un look intitulé Bagdad, the Skater de Toni Brandão. Mais depuis, le projet a tellement évolué ! Par exemple, Bagdad dans le livre est un garçon.

A travers l’évolution personnelle de Bagdag, dans quelle mesure diriez-vous que votre film traite de la sororité et de l’importance de la solidarité entre les femmes ?

Je pense que le film est basé sur l’idée que les femmes sont plus fortes ensemble. Cette idée selon laquelle les femmes sont toujours en compétition entre elles est un mensonge, ce n’est pas la réalité. On a tendance à se soutenir de plus en plus, et nous pouvons changer nos vies si nous sommes unies face aux règles qui essaient de limiter notre potentiel.

Comment avez-vous abordé la mise en scène de Je m’appelle Bagdad ?

Rafaella Costa, notre productrice, et moi-même voulions faire un film où je pouvais passer beaucoup de temps sur le plateau à diriger les actrices et les acteurs. Par conséquent, nous avons pris la décision avec la directrice de la photographie Camila Cornelsen de filmer sans un lourd attirail, avec une caméra qui suivrait les interprètes et non l’inverse. C’est pourquoi le film a cette approche visuelle assez brute.

Qui sont vos cinéastes de prédilection et/ou qui vous inspirent ?

J’adore John Cassavetes et Agnès Varda, qui m’inspirent beaucoup.

Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de découvrir un nouveau talent, de voir quelque chose de neuf ?

Je ne crois pas au mot « neuf », tout a déjà été fait d’une manière ou d’une autre. Mais en même temps, des « nouvelles » choses arrivent tout le temps. Si vous faites ce que vous avez à faire avec votre cœur et vos tripes, en défiant cette société injuste, vous réaliserez quelque chose de cool. C’est un peu un cliché mais je pense qu’il y a du sens derrière chaque cliché. C’est en tout cas quelque chose que j’essaie tout le temps d’appliquer à moi-même.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 16 mai 2021. Un grand merci à Jonathan Musset.

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